31.12.06

Fin d'un chapitre.

2006 s'achève. Au nombre d'aventures extraordinaires, cette année n'aura pas été des plus fastes. Mes fans exhibi m'ont déserté, mes compagnons de voyage en train ont été un peu moins originaux...
Mais tout de même, je note des rencontres avec des collègues étranges, des vacances mouvementées, le décès de mon imprimante âgée seulement de 2 ans (ce qui semble constituer la moyenne d'âge d'une imprimante élisant domicile chez moi) et quelques autres "broutilles" d'une looseuse ordinaire.


Néanmoins, mon évènement marquant de 2006 aura été ma rencontre avec... Fourbe 1er, qui aura rythmé une bonne partie de mon année. Un jour bien sûr je vous raconterai cette histoire...


Enfin, 2006 c'est aussi la création de ce blog. Un simple moyen d'occuper mes journées et essayer de vous faire rire un peu. En espérant que le pari soit gagné, je vais essayer de continuer en 2007...


A l'année prochaine !


27.12.06

Ce petit chemin... où l'on voit des noisettes...

Une après midi d'octobre 2004. En deuxième année d'IUT à Tours, les journées ne sont parfois pas toutes remplies, mais ça reste rare... Ayant mon après midi libre, j'en profite pour aller faire quelques courses en ville. Enfin quand je dis des courses, n'y voyez rien d'alimentaire, en gros je vais faire les boutiques quoi... car bizarrement, la perspective de passer l'aprèm dans la grandeur de mes 9m2 avec vue sur le cimetière ne m'attire pas des masses. Par contre je pense volontiers à m'acheter un pull ou un bijou ou n'importe quelle futilité de fille (c'est pas un pléonasme ça, futilité et fille ??). Bref, me voilà partie en vadrouille shopping pendant plusieurs heures. La cigale ayant bien chanté, sa conscience la fourmi lui dit qu'il est temps de rentrer.

C'est donc le coeur léger (le porte monnaie aussi) que j'entame le retour vers mes quartiers. Pas de chance pour moi, le bus est déjà passé et il faut attendre un bon moment. Pas de chance encore, car la pluie s'est mise à tomber, une espèce de crachin breton, tout fin mais qui vous fait ressembler en deux minutes à un vieux caniche, votre joli brushing s'étant évaporé.
Heureusement pour mon image, une autre ligne de bus peut me ramener à bon port. Oh justement le voilà, le bus. Telle Marie Jo Pérec, me voilà partie en sprint, évitant les gens et les flaques d'eau. Essouflée j'arrive avant lui. Je n'ai plus qu'à m'asseoir et attendre... attendre. La ligne est bien longue et me fait faire quelques détours mais au moins je suis au sec.

Une bonne demie heure et quelques chansons nostalgiques plus tard, je suis arrivée au terminus et plus qu'à quelques encablures de ma prison dorée. Pour rentrer, il suffit juste de traverser un petit chemin boisé, abrité et très tranquille...
Je commence l'ultime ascension lorsque je remarque au bout du chemin un monsieur qui se promène. Comme il y a une résidence pour personnes âgées friquées pas loin, les vieux se promènent parfois dans le coin. Sauf que là, ce gars ne m'a pas l'air d'un papy. C'est peut être quelqu'un qui sort son chien... Ah oui mais le souci c'est qu'il n y a aucun toutou à l'horizon. Alors quelle idée de rester sous la pluie ?
Vous vous diriez, ce gars fait bien ce qu'il veut, ça me concerne toujours pas. Sauf que compte tenu de mes nombreuses expériences, je me dis qu'à tous les coups je vais me faire emmerder. A force je finis par les repérer de loin mes amis farceurs...
Mais ne voulant pas voir le mal partout et n'ayant pas vraiment d'autre issue, je décide d'y aller quand même. Après quelques pas, le monsieur m'aperçoit et fait demi tour en se dirigeant vers moi.

Me voilà arrivée à sa hauteur. Alors que je marche tranquillement, le type, soudainement pris d'une bouffée de chaleur inhabituelle en cette saison, se sent donc obligé, avec un calme et une habilité exemplaire... de baisser son pantalon. Il faut bien prendre l'air !
J'assiste donc à cet affligeant spectacle : la grosse bedaine de mon nouvel ami et ses noisettes qu'il a vraiment envie de me montrer...
Est-ce l'habitude qui me fait devenir blasée, mais en voyant tout ça je me contente de faire un "Ah" de dégoût en continuant ma route, comme si de rien n'était. Même pas peur !
Sans doute vexé par mon attitude désinvolte, il me dit :
"Ah comme si t'aimais pas ça..."
Ce à quoi je réponds à mon bedonnant compère "Euh non, là vraiment, non..." et passe mon chemin, telle une princesse, la tête haute, la démarche altière (le pas rapide quand même, on ne sait jamais...). Mais finalement il ne m'a pas suivi le vilain écureuil !

Morale de l'histoire : Rien à faire, la cigale préfèrera toujours dépenser du blé que d'admirer des noisettes...

23.12.06

Trêve de Noël

Oyé Oyé chers lecteurs. En ces temps de fête, point de mesquinerie, ni de cynisme. J'ai décidé de suspendre (très) momentanément l'humour noir, les métaphores joyeuses et les phrases assassines. Et oui car c'est Noël, la joie, l'allégresse... (oh oh oh !)
Aujourd'hui, nulle attaque contre les fourbes, les boulets ou les blagueurs... J'aime à croire une fois par an que nous puissions tous être beaux et gentils...

Une petite histoire tout de même, histoire que vous ne repartiez pas sur votre faim.

J'avais 3 ans et demi. Le Père Noël était passé à l'école maternelle. Ma mère Michelle (mais qui n'avait pas perdu son chat) me demande en rentrant : "Alors comme ça , tu as vu le Père Noël ?"
- Oui mais c'était pas le vrai, c'était un faux Père Noël !
- Ah bon mais pourquoi tu dis ça ?
- Ben, il avait des baskets...

Ah si jeune et déjà si pragmatique...

Joyeux Noël à tous !!!

20.12.06

Saturday Night Blagueur...

Un samedi soir de décembre 2003. Pour l'anniversaire d'une copine, je suis invitée à sortir histoire de fêter ses 18 ans, avec d'autres amis. Ca tombe bien, c'est ma grande période sorties . Nouvellement tourangelle depuis la rentrée, j'ai pris goût aux soirées étudiantes et sans être une "clubbeuse" invétérée, j'apprécie ces moments de détente propices aux nouvelles amitiés...

Pour commencer la soirée, "on va fluncher", parce qu'on aurait quand même bien tort de se priver des légumes à volonté ! Un filet de hoki pané, deux assiettes de frites et une île flottante plus tard, je suis repue et pourrait parfaitement entonner avec coeur le célèbre "J'ai bien mangé , j'ai bien bu" de Topaloff. Repue mais déçue car malgré la belle occasion qui nous réunit, Flunchy n'a pas daigné se déplacer pour chanter Joyeux anniversaire et faire la traditionnelle photo souvenir. Y a pas à dire, les héros, c'est plus ce que c'était...
Après quelques heures, la déception passée et la digestion entamée, nous prenons le chemin du dancefloor.

Nous voilà donc en boîte, on a de la chance, on trouve à s'asseoir. Bon après pour le confort, c'est pas génial, on est plutôt serrés sur notre banquette mais je peux contempler avec ravissement le décor, dont ce magnifique tableau représentant une femme aux seins nus, la bouche en coeur, le summum du bon goût et du glamour...
La soirée continue, entre piste, banquette et toilettes (comme toutes les filles quoi...). L'ambiance est bonne, je m'amuse bien.
Voyant l'heure tourner, je me décide à aller prendre ma conso, ça me dépite d'avance quand je vois le monde au bar. Motivée et pleine d'entrain, j'entreprends la traversée de la foule, je ne sais pas encore que je vais rencontrer un p'tit marrant...

Soudain, aux détours d'une table, j'entends "Eh!". Etant la seule personne mouvante dans un rayon de 2 mètres, j'imagine que c'est moi que l'on appelle. C'est peut-être quelqu'un que je connais et que je n'ai pas vu en passant. Je me retourne donc, observe la fameuse personne mais non je ne crois pas que l'on se soit déjà rencontré. Le garçon passe devant moi et me dit :
"Non je veux pas danser"
Jme dis que j'ai dû mal comprendre et lui répond un "quoi" interrogateur.
Il reprend "j'veux pas danser."
- Ca tombe bien vu que je t'ai pas invité.
- Mais c'est bon j't' ai dit j'veux pas danser..."
Je commence à vouloir partir constatant l'humour navrant de mon soi disant cavalier et là, son ami passe de l'autre côté. Je suis donc bloquée entre les joyeux drilles qui reprennent de plus belle : "Vas y lâche moi, j't 'ai dit, j'veux pas danser, c'est bon, faut que t'arrête maintenant !"
Et son ami qui crie de plus en plus fort "Ouais lâche le, mon pote il t a dit qu'il voulait pas, alors c'est bon trouve quelqu'un d'autre. Arrête de le coller."

Ils hurlent tellement fort que tout le monde autour me regarde. C'est trop la honte, tous les gens me prennent pour une pauvre fille qui vient de se prendre un vent. Ce qui m'a fait rire trente secondes ne me fait plus rire du tout, surtout en voyant que les deux rigolos ont l'air pas mal alcoolisés. L'un deux commence à me prendre le bras. Là ça me gave et je lui dis que c'est bon ça suffit maintenant, que leur petit jeu commence vraiment à me souler...
Il me lâche et me dis "Ouais c'est bon, c'est vrai, tu mérites pas ça..."
Quelle compassion de sa part, alors tant mieux, puisque "je ne mérite pas ça", je ne fais pas de vieux os et me dépêche de fuir tous ceux qui me prennent pour la "désepérée du slow..."

Me voici enfin arrivée devant le bar, je brandis le ticket et attend qu'on s'ocuppe de moi. Ma conso enfin en main, je suis prête à m'en retourner et raconter mes péripéties à mes amis quand je sens qu'on me tape dans le dos. Quasi persuadée qu'il s'agit là de mes guignols je me retourne tout de même, mais non, c'est un jeune homme de type "Ca va ou quoi" comme mes royannais qui m'annonce :
"Faut que j'te dise un truc, sans dec, j'ai bien regardé et j'peux te dire, t'as le plus beau cul de la soirée."
Devant autant de délicatesse, je n'ai pu dire merci...

Quelle soirée ! En 5 minutes j'ai été intronisée "Looseuse suprême au posérieur intelligent"...
Avec tant d'honneur, c'est sûr un jour on reparlera de moi !

15.12.06

Junior le terrible ou le Parrain de la Mafia en culotte courte...

Août 2005. Si vous suivez régulièrement mes aventures, vous devez certainement vous souvenir qu'à cette période là, je suis animatrice au centre de loisirs de ma commune. Je m'occupe des Maternels qui m'en font parfois voir de toutes les couleurs (voire même de toutes les odeurs...)

Parmi tous mes bambins, il y a un champion des bêtises, un winner de la baston, un athlète de haut niveau prêt à tout pour faire tout ce qu'il ne faut pas faire... C'est le p'tit Jimmy !
Avant même de l'avoir dans mon groupe, je le connaissais déjà de réputation. On m'avait prévenue mais j'ai quand même été impressionnée par ses prédispositions pour faire le show à seulement 4 ans et demi...

Dès les premiers jours de centre, le ton fût donné. Avec ma collègue, nous avons décidé de refaire les décors des tables par rapport aux thèmes du mois. C'est donc l'occasion d'enfiler les blouses pour une activité peinture.
Après avoir emballé les enfants dans leur boucliers anti tâches, nous leur expliquons ce qu'ils vont devoir faire : c'est à dire tremper leur rouleau dans la peinture et le passer sur la feuille recouvrant la table. Un jeu d'enfant me direz-vous. Les consignes sont claires, tout le monde a bien compris. Nous distribuons la peinture et passons de table en table pour aider les enfants car il y a déjà de gros pâtés de peinture sur les tables. Occupée à expliquer à un enfant "qu'il y a assez de peinture à cet endroit là de la feuille et qu'il a le droit de passer le rouleau ailleurs", je reste malgré tout vigilante sur les autres tables et particulièrement sur celle de Jimmy... Hélàs, je suis trop loin de lui pour empêcher l'exaction !

Mon Jimmy est assis par terre et n'a certainement pas envie de partager son oeuvre avec les autres enfants... Il a donc entrepris la peinture du dessous de la table ! Il n' y a évidemment pas de papier à cet endroit là et la peinture dégouline... jusque sur son visage, une jolie traînée rouge des cheveux jusqu'à la joue ! Je sors Jimmy de dessous la table, il se passe sa main toute peinturlurée contre son visage et me dit "ah ça toule" (comprenez : ça coule). Sans blague !
Après avoir retiré le plus gros de la peinture à mon petit indien, je le remets à l'activité. Quelques secondes plus tard dans un grand esprit de fraternité, il intronise "peau rouge" sa petite voisine en lui passant le rouleau sur la joue. Malheureusement elle vit très mal cette soudaine transformation faciale et hurle son désespoir "ouinnnnnnnnn innnnnnn lé méchant ouinnnnnnnnnnnnnn , ouinouinouin" Il faut bien 5 minutes pour faire taire la sirène.
Je dispute Jimmy et le retire de l'activité. Il va se laver les mains. C'est incroyable, ce petit est plus fort que Sylvain Mirouf, je découvre en lui ôtant la blouse qu'il a réussi à se tâcher malgré tout... On évitera la peinture désormais...


Jimmy est un véritable "bad boy". Pendant que les garçons de son âge font du tricycle, lui n'a déjà plus de roulettes à son vélo... Forcément il impressionne et comme tous les bad boys, il a ses admiratrices prêtes à tout pour lui plaire. Notre beau gosse l'a bien compris et en profite. Sa plus fervante fan n'hésite pas à répondre à toutes ses invitations.
Il lui lance sans cesse des défis. C'est au premier qui finira avant l'autre : boire, se laver les mains etc... Le tout se finissant toujours par cette petite phrase assassine "lé danié" (comprenez : j'ai gagné). La plupart du temps Jimmy me donne le rôle d'arbitre mais "pro-lui" pour ses concours débiles : "hein audade lé danié". Oui comme généralement, il me sollicite pour que je constate un truc précis, il m appelle "Audade" subtil diminutif pour "Aude regarde". Qu'il est malin ce gamin !

Un matin je vais être témoin d'un nouveau défi. Jimmy profitant de la naïveté de sa compagne a entrepris la course au pipi. Bon vous me direz rien de bien méchant, sauf qu'il s'agit d'un concours debout et forcément sans petit tuyau, il est difficile pour la petite de viser juste... J'arrive juste à temps pour empêcher la malheureuse de se faire pipi dessus et lui explique que pour les filles c'est pas possible, c'est assis et c'est tout. L'air dépité, elle finit sur le trône ce qu'elle avait commencé...

Le petit Jimmy jubile. L'air triomphant, il la regarde et lui dit d'un ton assassin : "lé danié".
Quel winner ce Jimmy !

11.12.06

Appeler ou réfléchir, il faut choisir... le pompier qui savait aussi bien éteindre un feu que son téléphone !

Un dimanche de juillet 2005. Une amie me propose d'aller faire un bowling avec elle, son copain et un pote... Je ne suis pas dupe, le bowling est surtout un moyen de provoquer la rencontre entre le copain et moi, car mon amie n'arrête pas de parler de lui depuis bien longtemps déjà en me disant qu'il est gentil, et qu'on irait bien ensemble parce qu'on est pareil, blabla... Elle me le vend comme un commercial vous refourguerait une cuisine !
J'accepte cette sortie histoire de pouvoir me faire ma propre idée et qui sait, je me dis qu'on ne sait jamais, et puis c'est toujours sympa de faire de nouvelles connaissances... De toute façon ça ne pourra pas être pire qu'avec Grosbras (hein bébé !)
J'ai déjà vu le fameux jeune homme à l'anniversaire de mon amie quelques mois auparavant. Je me souviens lui avoir dit bonjour mais rien d'autre. A vrai dire, il ne m'a pas marqué pour un sou... Ca part mal pour les retrouvailles...

Le dit dimanche soir, mon amie et son copain passent me chercher et allons prendre au passage mon "promis". Génial, nous sommes comme deux pauvres nouilles à l'arrière de la bagnole tentant de discuter de choses et d'autres. Heureusement, nous nous trouvons un point commun de taille, il bosse à Tours et moi j'y retourne dès septembre...
On parle de son métier, il est pompier. Il ne s'en vante pas tellement, un bon point pour lui.
Arrivés au bowling, mon amie lance : "On fait des équipes !" On aurait pu faire filles contre garçons mais non, pensez-vous... je vous laisse imaginer la composition des duos...
Je ne me suis pas trop rendue ridicule lors des parties : un strike, quelques spares, (bon je l'avoue quelques gouttières aussi...). Malgré tout, mon "coéquipier" a réussi à rire de moi. Comme question musculature, je suis l'inverse de Grosbras, j'ai une force très limitée et suis donc contrainte de prendre des boules pas trop lourdes. En l'occurence, les "baby boules" des enfants me vont très bien, mais je risque à tout moment de partir avec la boule, les trous pour les doigts étant adaptés à nos chers bambins...

La soirée avançant je commence à trouver mon dulciné plutôt charmant (mais non, ce n'est pas que parce qu'il est pompier, oh tout de suite !) En plus il rit à mes blagues, ça me plaît.
Sur le chemin du retour, je me sens toujours aussi bête, lui n'est pas plus à l'aise sachant que nos deux amis "marieurs " jubilent à l'avant.
Arrivée devant chez moi, je descends vite de la voiture pour mettre fin à cette situation génante. Il ne faut pas plus d'une heure à mon cher pompier pour récupérer mon numéro et m'envoyer un gentil message. Ca se présente bien !

Les jours suivants nous allons pas mal nous appeler. Nous finissons par nous revoir deux semaines plus tard et l'histoire va commencer comme ça.
On s'entend vraiment bien et on rigole bien ensemble. J'explique à mes amies qu'on discute beaucoup, de tout, et que c'est vraiment agréable.
Un soir, je décide donc de leur présenter. Et là c'est le drame...
Ma nouvelle conquête que j'avais présenté comme un garçon marrant et sociable tire la tronche et n'en place pas une. Il se contente de répondre oui-non aux questions, ne cherche pas à en savoir plus sur mes amies. Il regarde ses pieds ou les gens qui passent... Bref, j'ai ramené Bernardo qui va finir par se pendre si la soirée s'éternise !!!
Nous ne faisons donc pas long feu et Bernardo m'explique qu'il n'est pas à l'aise avec les gens qu'il ne connaît pas. De là à devenir autiste... j'aurais dû me méfier à ce moment là.
L'été passe, nous ne nous voyons pas très souvent, car avec ses gardes, il ne revient pas beaucoup. Mais je me dis que ce sera mieux lorsque je serai de nouveau sur Tours.
Ma rentrée arrive enfin et je retrouve les joies de la vie tourangelle dans ma jolie cellule de 9m2. Les jours défilent mais finalement je trouve qu'on ne se voit pas tellement, y a toujours une bonne excuse, un empêchement. Il ya quelque chose qui cloche...

A l'aube de nos trois mois de relation, le glas vient de sonner. (les amateurs apprécieront le jeu de mots, cloche / glas... pardon désolé)
Je lui fais part de mes interrogations et il m'annonce qu'il a "besoin de réfléchir à nous deux", (D'expérience quand quelqu'un vous dit ça, c'est plutôt mal barré.) blabla "faire une pause", blabla "ne plus se voir pdt quelques temps", blabla "pour faire le point et y voir plus clair".
Au bout de plusieurs jours de réflexion intensive, (ça a dû chauffer la haut), je reçois un texto me disant "comme tu dois t'en douter, je doute un peu de mes sentiments, j'ai besoin de prolonger ma période de doute il va falloir en parler en temps voulu"
Beaucoup de doutes pour lui, mais une certitude pour moi, il se fout de ma gueule ! Il compte réfléchir encore combien de temps ? A force de réflexion, il va pouvoir en écrire une thèse !

Je me résouds à l'appeler dans le week end pour éventuellement connaître le fruit de son incroyable méditation et surtout comprendre que nous deux c'est fini.
Il m'explique que "c'est pas facile, parce que je suis une fille bien mais c'est lui, il croit pas aux relations alors il sait pas " il ya du monde chez lui, il me dit "écoute je peux pas trop te parler là, mais promis je te rappelle dimanche".
Heureusement qu'il ne l'a pas juré sur ma tête car mes pauvres amis, j'aurais fini comme Marie Antoinette ! Et oui, le dimanche arriva et passa sans un coup de fil, mais remarquez, il n'a pas précisé quel dimanche! Oh le fourbe, le fourbe, le fourbe !

J'ai bien pensé à me venger en faisant brûler sa bagnole... Ben oui novembre 2005, c'était le moment des émeutes. En taguant "Nique Sarko", personne ne m'aurait soupçonnée ! Arf, ma bonté me perdra.


Depuis, chaque dimanche je scrute mon téléphone en me disant que le jour J est peut être arrivé, ce dimanche sera peut être enfin le bon...
Mon sage pompier songe sans doute encore... Appeler ou réfléchir, il faut choisir !

7.12.06

A table ! avec les volaillers royannais...

Une fin d'après midi de juillet 2003. Avec trois de mes amies nous passons nos premières vacances ensemble. Pour l'occasion, nous avons loué un mobil home, que dis-je, un chalet (!) dans un camping près de Royan. C'est la classe et le confort absolu... Pas besoin de faire la queue avec notre rouleau de PQ, ou avec notre bassine de vaisselle sale. Les autres d'jeuns du camping nous envient notre terrasse et notre salon de jardin, mais comme on est sympa on les invitera à l'apéro ...

Au programme de nos vacances, farniente, bronzage, sorties et éventuellement rencontres. Petit inconvénient tout de même, nous sommes sans véhicule et donc un peu limitées dans nos déplacements. Mais comme on est des filles futées (en plus d'être sympa), nous allons gérer la semaine à pied, en car ou en taxi (la classe jusqu'au bout )!
La plage n'est pas trop loin du camping mais pas super proche non plus, alors on est quand même un minimum organisées (en plus d'être sympa et fûtées) parce qu'on fera pas demi tour pour aller chercher des trucs sous un soleil de plomb. Nous arpentons donc chaque jour le chemin vers la plage équipées de tout l'attirail des parfaites vacancières : tapis de sol, ballon les "101 dalmatiens" (y avait plus que ça à Carrefour, c'était ça ou Tarzan...) et l'indispensable glacière avec boissons fraiches et gâteaux pas fondus.

Nous profitons bien de la plage même si la population jeune et potentiellement intéressante n'est pas forcément présente. Mais pourquoi dans les séries y a-t-il toujours de nombreux éphèbes romantiques et cultivés prêts à tout pour vous proposer une balade au coucher du soleil et un morceau de guitare au coin d'un feu en regardant les étoiles....
Dans la vraie vie, si la chance est avec vous, il faut se contenter d'une bande d'alcooliques qui vous proposeront au mieux une Kro, et l'écoute du dernier Tryo ou du dernier Sniper (suivant les goûts) sur un vieux poste dont les piles lâcheront dans le quart d'heure...
Mais parfois tout de même, l'originalité peut être au rendez-vous. C'est ce qui s'est passé ce soir là.

Après avoir bien barbotté et parfait nos bronzages, nous nous décidons à rentrer vers notre luxueuse demeure. La répartition logistique de l'équipement habilement faite, nous nous mettons en route. Nous voilà sur l'esplanade qui surplombe la plage, je suis en train de me débattre pour vider le sable de mes tongs dans un mouvement très grâcieux comme vous devez vous en douter, lorsque nous voyons s'approcher de nous trois jeunes hommes avec le regard "des bêtes ayant repéré leurs proies".
Arrivé à notre hauteur, le cerveau de la bande nous offre une magnifique approche :
"Ouaich salut mesdemoiselles, tranquille, ca va ou quoi ?"
Je me demande vraiment à quoi peut bien servir le "ou quoi" dans la construction de cette phrase. Ou quoi, quoi ?
Enfin comme on des filles polies (en plus d'être sympa, fûtées et organisées, quasiment parfaites quoi) on répond que "oui ça va" (ou quoi).
S'ensuit une constatation de circonstance du deuxième jeune homme :
"Vous êtes en vacances les filles ?" (non, non on fait le tapin sur la plage avec notre glacière...)
"- Oui pour la semaine.
- Ah c'est bien ça, vous êtes venues seules ?"
Bon personnellement j'estime que quatre ça fait beaucoup pour être "seules" mais je comprends qu'il s'agit là d'un habile subterfuge pour savoir si nous ne serions pas venues par hasard avec parents ou petits amis.
"- Toutes les 4, oui.
- Et sinon les filles, vous faites quoi ce soir ?
- On sait pas encore"
On se mouille pas trop comme ça, mais on les casse pas totalement non plus, on sait jamais ils ont peut être un plan intéressant, une soirée sympa dont on ignorerait l'existence...
"Bon ben les filles maintenant vous savez. On vous invite à un barbecue."

L'intention est sympa, certes, mais se retrouver à un barbecue on ne sait où, avec des gens qu'on connaît ni d'Eve ni d'Adam et qui de plus, n'ont pas forcément l'air très catholique, ça nous laisse dubitatives...
"C'est tranquille, on fait ça bien, dans la baraque de ma tante"
On pense avoir trouvé la bonne excuse en disant que de toute façon on n'a pas de voiture mais ils nous répondent qu'on peut s'arranger...
Histoire de pas passer la nuit la dessus et d'aller éventuellement démarcher d'autres vacancières, le cerveau de la bande nous file un papier avec son numéro en nous disant de l'appeler si on venait.

Nous sommes prêtes à repartir quand le troisième jeune homme, dans un gran élan de générosité nous hurle :
"Allez faut venir, y'aura des escalopes pour tout le monde !"
Ah oui c'est vraiment tentant...

Malgré cet argument de poids, nous ne sommes finalement pas allées chez nos amis volaillers... mais grâce à nous, y'aura eu du rab' d'escalopes !!!

4.12.06

Plus fort que le poinçonneur des Lilas, voici le poète de Convention...

Un soir d'avril 2005. Comme je vous l'ai narré dans une précédente histoire, je suis en stage à Paris. En ces derniers jours du mois, il me faut accomplir une lourde tâche que la plupart des parisiens maudissent... l'achat du coupon de la carte orange !
Après ma journée de travail à M6 (oui c'est juste pour me la péter, ca n'apporte rien au récit), je rentre en direction du 15ème et de mon cher métro Convention. Il y a du monde comme souvent mais malgré la foule, les rames sont d'un calme olympien, Ca vous donne des envies de sieste bercé par les secousses du train.

Deux changements de ligne et 45 minutes plus tard, me voici arrivée à bon port ou plutôt à bonne station. Il n'est pas très tard, j'ai le temps d'aller acheter mon coupon. C'est la cohue devant les deux guichets, après observation attentive, je choisis la file de gauche, mais je suis quasi sûre que celle de droite va se mettre à avancer plus vite désormais, c'ets toujours comme ça de toute façon... il doit bien y avoir 10 personnes devant moi. Encore endormie par le trajet, je n'arrête pas de bailler, le regard vitreux. Il ne manque que la marque du drap sur le visage pour compléter le tableau de la "tête dans le cul"...

La file se réduit petit à petit mais n'avance pas bien vite. La carte orange, c'est bien cher, alors généralement, à moins d'avoir dilapidé un distributeur ou une mémé, vous payez par carte, ca devient tout de suite longuet entre les femmes qui ne la retrouvent plus dans leur sac à main, car coincée entre leur gloss et leur téléphone, et ceux qui ont de soudain problèmes de mémoire "euh, c'est quoi mon code ?" . Si vous ajoutez les problèmes de lecture de puce, les problèmes de communication avec l'agent que vous avez souvent du mal à entendre derrière sa vitre et les étrangers qui ne savent pas où ils sont et où ils vont, vous êtes bloqué pour un moment, admirant les carreaux de faïence et regardant inlassablement la pub pour Léon de Bruxelles où les moules frites sont à volonté pour seulement 11,90 euros avec une boisson, mais attention car cette offre n'est valable que les midis et pas les week end... Quel escrot ce Léon !

Après de nombreuses minutes d'attente, c'est enfin mon tour ! Oh joie, bonheur, mais comme je l'avais prédit, le mec qui était dans la file de droite à ma hauteur est déja passé depuis 5 minutes...
Un peu exaspérée par l'attente, toujours pas vraiment réveillée, c'est avec toute ma "jovialité" que je demande au jeune agent " bonjour un coupon mensuel zone 1 et 2 s'il vous plait". Paré de son plus beau sourire et d'un ton suave (ambiance "je viens réparer la photocopieuse"), ce cher agent me répond "bonsoir mademoiselle, zone 1 et 2 c'est ça ?". Voilà, oui, c'est ça. Je lui tends bravement ma carte bancaire et il me dit que ca fera 100 euros et des broutilles. Quoi ??? Un prix pareil ça vous remet d'aplomb en deux secondes, parce que mon coupon il me coûte une cinquantaine d'euros, je trouve déjà ça cher alors si on en vient à doubler le prix, on va pas être copains !

Je lui dis que je crois qu'il ya un problème, que ce n'est pas ça le prix. Mort de rire, il me répond "Je voulais voir si vous suiviez". T'inquiète quand il est question de me faire payer, je suis !
Vient ensuite un palpitant dialogue pendant nos opérations de paiement :
" On sait jamais, ça aurait pu marcher !
- Oui, enfin pour faire du détournement à partir des cartes bancaires, faut commencer à s'y connaître...
- J'passe pas pour un malin alors ?
- En tout cas pour un escroc (comme Léon de Bruxelles soit dit en passant)
- Je m'en voudrais de ternir l'image de l'entreprise, et surtout que vous ayez une mauvaise opinion de moi, car vous savez..."

A ce moment là, il soulève son pull et sa cravate, je me demande ce qu'il fabrique, j'commence à me sentir un peu génée et là il clame :
"Sous la chemise RATP, il y a un coeur qui bat !"
Le collègue et le client du guichet de droite me regardent morts de rire. Je ne sais que répondre... Il poursuit en me disant : "Je m'appelle Walid, enchanté" et tout en me tendant mon coupon et en me rendant ma carte bleue qu'il a bien pris le temps d'observer, il ajoute : "ce fut un plaisir Aude, repassez quand vous voulez!"

Oui c'est ça, et on aura qu'à aller se faire un moules-frites chez Léon !

29.11.06

Train train quotidien : Le dimanche, c'est aussi le jour du Boulet !

Un dimanche matin d'avril 2004. Après avoir passé mon samedi soir à Tours, je rentre sur Bourges pour les vacances de Pâques. Dès mon arrivée à la gare, le ton est donné. Le TER Centre de 10h10 m'attend voie A. C'est ça mon train ??! J'ai déjà eu des trains pourris mais alors vraiment mon tacot bleu rouillé, il a l'air d'un winner. Je monte donc dans ce magnifique bijou ferroviaire, pose mon sac dans le "filet porte bagage"( en prenant garde de ne pas le mettre dans un de ses nombreux trous béants) et m'assois sur l'attrayante banquette. Je n'ai plus qu'à patienter avant que le train parte. J'ai donc tout loisir de contempler les rideaux "orange passé", l'imitation cuir des sièges élimés, le nombre de chewing-gum collés et de charmantes inscriptions gravées sur les fenêtres qui passeront sans doute à la postérité : "T.. fils de p***" "45 en force" etc...

10h10, les portes se ferment, nous partons
. J'entends la voix de la contrôleuse dans le Mic' (enfin l'espèce de téléphone) qui annonce :
"mesdames, messieurs la sncf xxccccttrrrrzzzzzzzrrrrrxxxxxxcccrrr destination xxxxcccrrrrrrrrrttttttzzzzzzzzzzz gares de xxxxwwwwccccrrrrrrrrrrxxxxcccc agréable voyage !" C'est peut-être aussi bien qu'on ne comprenne pas grand chose parce que vu le nombre de gares c'est déprimant !
Dans mon wagon, il ya un peu de monde (on est au moins 4!), enfin en même temps ya pas non plus énormément de sièges , c'est un train pour les mini pouces ! A St Pierre nous faisons "le plein" d'une quasi demi-douzaine de voyageurs (j'aime ce mot c'est plus impressionnant que de dire 5...) mais je réussis à conserver l'exclusivité de mon box.

Quelques minutes plus tard, une étrange odeur vient troubler mon nez. Le jeune homme près de la porte semble avoir allumé une "cigarette qui fait rire" sauf qu'il n'a pas l'air spécialement joyeux. Il a le regard fixé face à lui (c'est-à-dire vers moi) du type "vache qui regarde un train". Il me ferait limite flipper le bougre ! Je prends l'option "oh le joli paysage" et contemple avec grand intérêt les champs voisins.
Je ne vais pas le supporter trop longtemps, nous voici arrivés à Montrichard, c'est là qu'il descend, on ne se dit pas au revoir, au diable les convenances !!!
Le voyage continue dans le calme jusqu'à ce que nous atteignons St Aignan (Notez avec quelle précision vous pouvez suivre mon trajet...).

Une jeune femme grimpe dans mon wagon et vient s'asseoir en face de moi (arff...). A peine repartis, son portable se met à sonner. "Ouais c'est qui ?" aboie-t-elle au correspondant, une fille apparemment vu les cris aigus que je perçois.
La conversation se poursuit. Ce n'est jamais très agréable de vous retrouver dans les histoires des autres mais encore moins lorsque la protagoniste a un curieux accent, un melting pot original entre le québecois, le chti et le manouche...

Elle explique à la fille (d'après ce que je comprends) "qu'a s'est gourrée d'train et qu'a doit r'touner d'où qu'al té pour pend l'bon mais qu'du coup qu'ça fé qu'a s'ra pas a l'heure à la fête, et qu'ça la gave grave vu qu'a vient qu'pour cte put*** de fête à Paname"
Effectivement ça a l'air ennuyeux... Elle raccroche et me regarde genre "tu m'écoutes c'est ça ?" mais finalement je me dis qu'elle doit chercher la compassion à sa malheureuse situation.
Un peu plus tard, le téléphone resonne, elle répond mais visiblement l'interlocuteur a changé et ça ne la rend pas du tout joyeuse...
"D'où qu'tu m'tel toi, ouais j'va à la fête et j'fais c'que j'veux, m'en fous qu't y va, t pas mon fiancé, t a rien à dire"
blablabla du mec, il a l'air d'être énervé, elle reprend :
"Ben t'inquiète, ra à fout' moi, tu veu jouer, t'inquiète tu vas voir, ouais tu vas êt' choqué, ouais choqué, jte dis, par comment j'va êt habillé, com j'veux, ca va t'choquer et tu vas voir les mecs, pasque t pas mon fiancé."
L'ex fiancé ou celui qui voudrait l'être va encore rappeler plusieurs fois mais elle lui raccrochera au nez. Non mais !
Arrivés à Vierzon, la belle descend pour choper un train pour "Paname".

Ce train du dimanche matin, c'est vraiment le ravissement. En plus de côtoyer des voyageurs de qualité, vous pouvez admirer la gare de Vierzon dans votre train pourri pendant les 10 magnifiques minutes d'arrêt...
Peut être est-ce dû à l'attractivité vierzonnaise, mais en tout cas le train s'est littéralement vidé. Nous ne sommes plus que 2 dans le wagon mais bientôt rejointes par un nouvel ami. Il s'assoit mais semble impatient de partir. Il demande à la contrôleuse "si on se barre bientôt"... Il a l'air charmant.
Ca y est c'est la dernière étape. Nous repartons direction Bourges. Le trajet se passe silencieusement jusqu' à l'approche du terminus. Car à cinq minutes de l'arrivée en passant dans la ville de St Doulchard, notre vierzonnais est soudain pris d'une envie irrésistible de chanter et clame haut et fort :
"St Dou dou St Dou dou, St Doulchard c'est mieux que St Gégé St Gégé St Germain"
Bon s'il le dit, moi jv'eux bien !!!

Le train ralentit à l'approche du quai. Les portes s'ouvrent sur Bourges, ce qui met notre chanteur dans tous ses états. En descendant du train il hurle :
"Bourges ville de vieux, ville de cons, Bourges c'est une ville de retraités !"
Et comme un coup de grâce, il termine en disant "Bourges, c'est une ville de merde !"
Touchant, touchant, surtout pour quelqu'un qui habite une ville aussi animée que Vierzon...

"Bourges ici Bourges terminus du train. La SNCF espère que vous avez effectué un agréable voyage"...
Parfait c'était vraiment parfait...

25.11.06

L'ân(e)imateur

Samedi 24 mai 2003. Pour la deuxième année consécutive, je vais travailler au centre de loisirs de ma commune pour les vacances d'été.
C'est aujourd'hui, lors de la première réunion de préparation que je vais connaître mon groupe d'âge et mon ou ma collègue pour le mois. Joyeuse et innocente, j'arrive à la réunion et observe l'équipe. Je dis bonjour aux visages connus lorsque je reconnais un gars qui était au centre avec moi quand j'étais enfant. Tout le monde le connaissait à cette époque car il s'illustrait régulièrement en débilités et bétises de tout genre. Des scènes du passé me reviennent soudain en tête, je le revois, avalant un camembert entier (oui c'est impressionnant), racontant des blagues aussi pourries les unes que les autres... Que d' heureux souvenirs !

Et merde, il m'a vu. Il s'approche de moi, vient me faire la bise et me dit, "Ah j'savais pas que tu faisais le centre." Moi non plus je savais pas qu'il était "animateur". Je me dis qu'avec un peu de chance, on va pas travailler le même mois et que du coup on se croisera qu'aux réunions. Hélàs mon espoir ne va être que de courte durée quand il me dit "J'bosse en août, et toi t'es quel mois ?" Je pense qu'à ce moment là, j'ai dû passer par toutes les couleurs en comprenant qu'on se verrait quasiment tous les jours pendant un mois.

Nous voilà prêts à entendre le verdict. La messe étant dite pour l'équipe de juillet, le directeur commence l'énumération pour août. Ayant fait les Grands l'année précédente, j'imagine retrouver plus ou moins ce groupe.
"Pour le groupe des Petits (6-7 ans), on a pensé à Aude..."
Dotée d'un esprit d'analyse aiguisé, il ne me faut que quelques centièmes de secondes pour me dire que si le groupe des Petits est un groupe relativement facile à gérer et que si on me donne ce groupe, c'est certainement pour que je puisse former un collègue qui n'a pas trop l'habitude...
"... Et avec Aude, on a pensé à Autiste "
(NDLR : Nom d'emprunt. Ce sobriquet, trouvé par des amis, n'est en aucun une atteinte aux gens souffrant de cette maladie, mais un simple jeu de mots pour protéger l'anonymat de mon boulet)
Oh mon Dieu, c'est horrible je vais devoir travailler avec lui. Ca veut dire passer 10 heures par jour en sa compagnie. En plus, il a vraiment une tête qui vous fait froid dans le dos... Ce type c'est une masse, je suis sûre qu'il peut me broyer juste avec une main (vous pouvez admirer sa carrure sur la photo ci contre !!!)

Dans l'assemblée les gens me regardent avec compassion (genre Oh ma pauvre..) mais je vois surtout qu'ils sont soulagés pour eux et quitte à choisir, ils pérfèrent que ce soit moi ! grrrhh !
Plus tard, je me retrouve en tête à tête avec Autiste pour préparer notre mois. Il n'a pas le BAFA, n'est pas non plus en train de le passer, il n' a pas vraiment d'expérience avec les enfants, pas vraiment de boulot tout court... Il est juste là parce qu'on lui donne "sa chance". Ah ça, je ne peux pas dire le contraire, il est motivé, gonflé à bloc... mais pour les bonnes initiatives faudra repasser.
Usant de mes talents de pédagogue, j'essaye de lui expliquer comment fonctionne l'animation, comment je travaille, comment il faut intégrer les besoins des enfants dans ses activités, etc, etc... il boit mes paroles mais j'ai bien peur que ça ne percute pas jusqu'en haut...
La réunion s'achève, donnez moi une corde que j'en finisse !!!

Lors de la deuxième réunion, je retrouve avec une joie non dissimulée mon charmant collègue qui, alors que je suis à peine arrivée, me "saute" littéralemement dessus pour me montrer ses agrafes à la tête : "eh regarde, t'as vu comme j'me suis amoché hihihi regarde, tu les vois hein tu les vois mes agrafes ???" Et oui le malheureux a chuté dans son escalier...
Pendant qu'il admire les dessins des enfants, regarde ses pieds, ajuste son bandage, mange, boit, prend son portable, etc, etc... ; nous (enfin "je") choisissons les activités. Au moins c'qui est bien avec lui, c'est qu'il est pas contraignant. Tout lui va, et puis comme il a pas mieux à proposer, tant pis si ça lui plait pas.
En temps et en heure nos activités sont bouclées mais un constat accablant s'impose. Le mois d'aôut, ca va pas être des vacances pour tout le monde!

Juste avant le début de notre folle aventure aoûtienne, nous nous donnons rendez vous pour tester les activités, c'est à dire vérifier qu'elles sont faisables par un enfant de 6-7 ans, ou par Autiste. Je lui explique qu'il devra savoir remontrer les étapes, aider les enfants, qu'il faut réfléchir à l'avance au matériel. Il me répond "Ouais faut trop penser, quoi". Voilà c'est ça. Je souris à cette intervention pertinente, fatale erreur... Autiste me regarde et me dit :
"Ah j'aime bien quand tu souris, c'est vrai, t'es pas moche quand même !" Me voilà rhabillée pour l'hiver, sachez que je ne suis pas moche ! Ca c'est fort (de roquefort, comme il dirait...)Je ne lui ai pas retourné le compliment.

Ca y est le mois d'aôut est là. Je suis psychologiquement blindée, prête à subir des blagues douteuses, des compliments déguisés... Mais que cela va être éprouvant ! Aôut 2003, souvenez vous, c'est la canicule... Il fait une chaleur horrible, nous sommes cloitrés dans une salle sans clim. Je vais subir pendant quasiment un mois la sudation intense de mon cher collègue qui rappelez vous a une carrure impressionnante et n'a certainement pas compris tous les bienfaits que pouvait lui apporter un déodorant !
Je crois que le pire à supporter durant ce mois aura été la seule chanson qu'il a fait chanter aux enfants tous les jours, tel un hymne à sa gloire. Chanson débile qui vous donne des envies de meurtre et vous fait dire "Mais pourquoiiiiiiiiiiiiiiii" !
Oui c'est affligeant, votre collègue de 21 ans qui ne travaillait pas avant août, a donc eu tout loisir de regarder les programmes jeunesse, d'apprendre ces paroles au sens profond et dans un grand élan de générosité vous gratifier de ce magnifique : "Je te fais pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet en chaussettes" et puis vous avez les fabuleuses variantes, "en basket" "en survet" j'en passe et des meilleures.
Imaginez comme il est devient délicat pour l'animatrice de faire taire la meute de bambins qui hurle "pouet pouet" à longueur de journée entraînée par votre couillon de collègue, le même qui s'amuse à la cantine, à jeter ses pommes noisettes et les rattraper dans sa bouche...

J'ai terminé le mois sur les rotules mais fière d'avoir survécu à la tornade Autiste. J'ai souvent imaginé lui chanter cette petite ritournelle :
Je te fais pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet dans la tête,
pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet, une bonne tapette
pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet pouet, pouet pouet, à coups de claquettes !!

En cadeau Bonus, retrouvez la chanson préférée d'Autiste !

22.11.06

Il court, il court le furet...

Un début de soirée de décembre 2004. J'habite en cité U à Tours, 9m2 de bonheur au 3ème sans ascenseur, avec vue imprenable sur le cimetière à deux pas de l'IUT. Comme tous les soirs, je passe voir une de mes très bonnes copines berruyères, elle aussi à la résidence 3 étages plus bas. Et oui, à force, comme un vieux couple, on a nos petits rituels : on se raconte nos journées, on regarde la télé et on mange ensemble. Bref, c'est un soir comme tous les autres après une journée on ne peut plus banale.

Après avoir vaillamment descendu la cinquantaine de marches qui séparent nos deux étages, me voici au rez-de chaussée. J'avance dans le couloir en direction de la porte de mon amie, l'avant dernière chambre tout au bout, lorsque j'aperçois dans la nuit, une silhouette par la baie vitrée de la porte de secours. Je crois d'abord qu'il s'agit d'un employé de la résidence qui teste les issues ou répare la porte. Je ne fais pas trop attention. Je continue à avancer dans le couloir lorsque la personne semble me faire des signes. J'me dis qu'il est vraiment abruti celui là, personne ne peut rentrer par les issues de secours. Je lui fais signe que ce n'est pas possible.
Me voilà quasiment arrivée devant la porte quand mon nouvel ami cogne contre le carreau... Et là, tout bascule !... Il a le regard bovin et la mine suspecte. Je ne saisis pas ce qu'il cherche à me faire comprendre.
Je frappe chez mon amie quand soudain, mon oeil est attiré plus bas. Il effectue une étrange danse, les mains baissées et... oh mon dieu, il a la tuyauterie à l'air... Le geste est précis et sans ambiguïté... Ce jeune homme en k-way bleu marine et jean est en train de se "soulager" devant moi. Au vu des mes précédentes aventures, (Le petit robinet et d'autres que je vous raconterai bientôt), je me dis que je dois être une espèce d'icône pour les exhibis de France et de Navarre...

Pendant que mon brave Matelot tente de hisser la grand voile en se frottant joyeusement contre la baie vitrée, la porte de mon amie quant à elle, tarde à s'ouvrir. Je refrappe vigoureusement et elle finit enfin par me faire rentrer. Les yeux ronds comme des billes je lui dis qu'il vient de m'arriver une histoire "cocasse" et elle me demande :
"est-ce qu'il y a toujours un gars posté devant la porte de secours ? il avait l'air bizarre"...
Je lui réponds qu'il n'avait pas que l'air et qu'il est plutôt en forme... L'air aterré elle me répond, "me dis pas que ... il s'est ..." Elle a compris, alors morte de rire, je lui rejoue la scène du "musicien et ses grelots"...
Un peu plus tard dans la soirée, nous attendons d'entendre du bruit dans le couloir pour ressortir de la chambre, pour aller manger dans la mienne (Oui la cuisine de mon étage est plus accueillante). Pas d'exhibi en vue...
Nous allons signaler la présence étrangère à l'accueil et le veilleur nous dit que si cela se reproduit, il faudra revenir le signaler. Ok Roger, on fera ça !
Je raccompagne mon amie à sa chambre en fin de soirée, nous constatons de la lumière dans l'escalier de secours... Personne ne traîne jamais dans cette escalier... C'est sûr le "Furet" n'est pas loin, il rôde devant les étages et court dès qu'il voit de la lumière dans un couloir...
Mais il n'a pas dû nous voir, alors vite chacune rentre chez soi !

Le lendemain vers la même heure, j'avance à pas de loups dans le couloir du rez de chaussée en espérant que le Furet ne sera pas là, parce que bon d'accord je veux bien être sympa mais y a des limites à l'amitié !!! Arrivée chez mon amie, je ne constate pas la présence du joyeux drille. En entendant rentrer des voisines de mon amie, nous sortons leur raconter cette rencontre et leur dire de tendre l'oeil. Nous discutons dans le couloir quand la lumière s'allume dans l'escalier... Et tout à coup je vois une tête apparaître sur le côté de la baie vitrée : "Il est là, regardez" dis je en le pointant du doigt telle Julie Lescaut au coeur d'une filature. Branle bas de combat ! Nous allons prévenir l'accueil. Ils appellent les flics. La directrice de la résidence vient nous demander officiellement de rester dans le couloir "pour l'appâter". Super, je me demande jusqu'où devra aller notre dévouement !
Hélàs, le Furet n'est pas d'humeur badine (en même temps par ce froid, je consens qu'il ait du mal à exposer le matos) et a fui laissant repartir les policiers bredouille.

Le manège va durer comme ça plusieurs jours. Pour ma part je ne le recroise pas mais constate la lumière dans l'escalier à plusieurs reprises. D'autres filles l'aperçoivent mais apparemment il a troqué son costume d'exhibi contre celui de simple rôdeur (à croire que c'était une faveur spéciale pour moi...). L'italien de mon étage lui courra après, les flics iront jusqu'à se planquer dans les buissons mais rien à faire il court, il court le furet...
Puis ce sont les vacances de Noël. Le manque d'effectifs féminins à la résidence durant cette période aura sans doute eu raison de l'animal et l'aura définitivement découragé, car après la rentrée, nous ne l'avons pas revu.

Sacré Furet, il est passé par ici, mais l'histoire ne dit pas, si depuis, il est repassé par là !!!

18.11.06

L'homme qui aurait pu être Sam...

Jeudi 29 juillet 2004. Prématurément rentrée de vacances suite à la désormais célèbre "Perte du sac" , je dois refaire mes papiers. L'étape la plus urgente est la préfecture pour mon permis de conduire puisque je commence à travailler dès le lundi suivant et que les horaires d'ouverture ne me laissent pas de grandes possibilités...

Vous ne le savez peut-être pas si vous n'avez jamais eu à refaire votre permis, mais pour une fois j'ai trouvé qu'une administration était efficace! Je me suis rendue à la préfecture le matin, j'ai récupéré les papiers à remplir et la liste des justificatifs et je pouvais obtenir mon duplicata sur place en rendant le dossier l'après midi. Plutôt rapide, non !

En ce tout début d'après midi, j'étais donc à la préfecture pour la deuxième fois de la journée mais joyeuse en me disant que je n'aurais pas à revenir. Bien évidemment je n'étais pas la seule et le hall d'accueil était plein. Je prends mon petit ticket, constate qu'il n'y a pas trop de personnes devant moi et vais m'asseoir. Pour la place, je n'ai pas l'embarras du choix...
La seule qui me tend les bras (ou plutôt les accoudoirs...) est un siège bleu au confort sommaire à côté d'un jeune homme étranger, un grand black plutôt baraqué.

Je prends place et me mets en mode veille en attendant mon tour. Mon voisin se tourne vers moi et me dis "Bonjour". C'est vrai je n'ai pas été très polie, je lui réponds donc et reprends aussitôt mon mutisme. Mais je sens bien que le jeune homme veut engager la conversation, vous savez, quand les gens se tournent vers vous risquant le torticolis en vous regardant avec insistance afin que vous perceviez leurs efforts pour communiquer avec vous...
Impossible de l'éviter, il se penche au dessous de moi pour regarder mon numéro de ticket et me dit :
"Vous avez la chance madémouaselle, c'est bientôt vous alors que pou moua, à mon guichet ya plouss monde. Vous vénez pou quoi ?"
J'ai pas spécialement envie de déblatérer mais là il me semble difficile de faire comme si je l'avais pas entendu... alors je lui explique que j'ai perdu mes papiers et que je viens pour mon permis. Je le vois fort attristé de ma mésaventure.
Je me dis que maintenant c'est bon, qu'on a bien discuté mais je vois bien qu'il n'attend qu'une chose, c'est que j lui dise "et vous ?" Sauf que j'ai pas envie de lui demander.. Il ne se laisse pas démonter, s'affranchit de ma demande et m'explique spontanément:
"Moi c'est pou la cate dé séjou, pasque jé soui pas fançais".
Peu inspirée, je me contente d'un "Ah d'accord" ... Voilà, voilà...

Je jette un coup d'oeil un dossier, pour donner l'illusion que je suis occupée. Sauvée par le Bip ! C'est mon tour, je ne mets pas longtemps à bondir de mon siège et atteindre le guichet.
Je rends le dossier, la fonctionnaire le vérifie me fait signer un papier et me dit que je n'ai plus qu'à me rasseoir et qu'on me rappelera d'ici un quart d'heure pour récupérer mon permis.
Et mince, va falloir que j'attende, personne m'a piqué ma place, je peux pas m'asseoir ailleurs... Mon étranger est toujours là, je pourrais peut être attendre dehors mais il fait une chaleur à crever et que si jamais on me rappelle quand je suis pas là je vais devoir attendre encore plus...

Je me rassois donc. Il ne faut pas plus de deux minutes au jeune homme pour reprendre la conversation :
"Alors c'est bon pou lé permis, vous allé pouvoi lé répasser ?"
Ah il a rien compris au système français. Me voilà partie à lui expliquer, qu'ils vont m'en faire un nouveau mais qu'il y a pas besoin de le repasser parce qu'ils le savent déjà a la préfecture que je l'ai mon permis !!
Je suis un peu affligée de cette conversation mais heureusement, pour la seconde fois je vais être sauvée par le Bip !!!
Mon jeune homme s'excuse et me dit que c'est son tour, il doit y aller. Pas de problème me dis-je, va et ne te retourne pas !

Je savoure ce moment de solitude et attends patiemment qu'on me délivre ce fameux duplicata. Après quelques minutes, on m'appelle. Chouette, c'est la délivrance !!!
On me donne mon joli papier rose, je suis en train de le ranger dans ma pochette spéciale administrations (tout le monde a toujours une pochette a la main dans ce genre d'endroits) et m'apprête à passer la première porte (celle que vous pouvez voir sur la photo) quand je vois une grande silhouette me passer devant...

C'est mon voisin de siège qui d'un mouvement de bras saisit la porte et m'escorte en me disant "Après vous". Il court pour se remettre à mon niveau. Nous sommes côte à côte, tels Sam et un invité stressé de l'émission de Bataille et Fontaine... Il se jette pour me tenir la deuxième porte (cf photo témoin!). Je me retourne vers les gens assis dans l'entrée qui observent joyeusement le manège de mon portier. La honte !
Nous sommes dehors, j'espère retrouver la liberté, commence à tourner les talons quand mon cher Sam me demande :
"Alors c'est bon, tout est ouéglé. Vous pouvez venir pendre un verre avec moi"
(Ah la poisse... faut que je m'en débarasse...)
"Euh non je ne peux pas"
"Mais c'est bon mainténant qué c'est réfé, vou avez lé temps"


"Ben non, je dois allez refaire faire ma carte d'identité, vous êtes bien placé pour savoir, les papiers ca attend pas..."

15.11.06

L'erreur est humaine.. celle ci s'appelle "Grosbras" !

Un samedi de juin 2005. Ce soir là je suis de sortie avec une copine. On ne sort jamais à deux d'habitude, mais les autres n'ayant pas voulu venir on s'est dit que c'était pas une raison pour que nous ne fassions rien. Nous voilà en boîte.

Même à deux, on se marre bien. La musique est pas mal, enfin un temps... car vient le moment de la techno à outrance et des remix à 2 balles qui font danser les mecs bourrés. Tant qu'à faire autant s'asseoir parce qu'il y en a pour des plombes, les cons en redemandent.

Nous trouvons donc refuge sur un coin de banquette après autorisation donnée par la tablée présente. Et ce qui est bien quand tu es deux filles au milieu d'une bande de gars avec une bouteille, c'est que sans rien que tu fasses, on vient t'offrir un verre, parfois même plusieurs. C'est qui se passe. Au bout de deux minutes, un des gars nous dit "allez les filles vous allez bien trinquer avec nous !". Mais comme on est des filles bien élevées, on refuse d'abord, mais ils insistent "bon alors va pour un coca on va pas squatter leur bouteille quand même, mais vraiment ils veulent.. bon ben s'ils insistent alors, on va pas les contrarier !
Le verre plein, il faut bien engager la conversation, oui parce qu'en plus d'être des filles bien élevées, on est aussi des filles sociables...

Et blablabla en dix minutes on a fait le tour des prénoms, (quasiment aussi vite oubliés pour la plupart ), des études ou des métiers (provoquant presque l'admiration en nous entendant parler Droit et Management de l'information...), des situations de famille (Machin c'est le cousin de Truc ) des p'tites hontes (Bidule il arrive pas à "serrer")... Bref, on est tous copains comme cochons !
Est-ce l'euphorie du moment, la "lourdeur" du célibat, l'envie de voir de nouvelles têtes mais sans crier gare je me rapproche du jeune homme à côté de moi... L'erreur pointe son nez mais je ne la vois pas venir... C'est vrai ce garçon est gentil, il s'intéresse à ce que je raconte, me complimente, je le trouve pas mal.
Après moult conversation et la soirée s 'achevant, on échange nos numéros et on en vient à s'embrasser... Oh j'ai vraiment été très "free" sur ce coup là...

Nous sommes dehors et je commence déjà à regretter... Il me paraît déjà moins séduisant, on a l'air de deux cons et je ne peux m'empêcher de regarder ses bras qui sont... énormes voire même démesurés par rapport au reste de son corps. Ca ne m'avait pas choqué de prime abord, mais là quand même c'est impressionant...
Je tente de me rassurer auprès de mon amie qui soit dit en passant a conclu elle aussi avec un "gars de la bande à Grosbras ", mais je ne suis pas convaincue...

Le lendemain, Grosbras me demande si on peut se voir. Je ne veux pas m'arrêter à la première impression , alors j'accepte et puis en plus c'ets de ma faute, j'avais qu'à pas me "jeter", j'assume! On part se balader en ville, j'vois bien qu'on a pas énormément de choses à se dire alors j'embraye sur des sujets bateaux. On touche le fond quand il commence à me détailler fièrement les installations électriques des magasins qu'il a réalisées "Tu vois là c'était trop chaud, parce que on avait pas le temps et ya fallu tout refaire avec du cablâge machin..." Si j'avais su, j'lui aurais donné rencard avec mon père !
De retour chez moi, j'me dis que vraiment c'était pas une bonne idée... et je reçois un texto me remerciant pour cette super soirée et me disant qu'il vait hâte de me revoir... (pas autant que moi...). J'suis pas une mauvaise fille, j'peux pas le casser comme ça, il est gentil, il m'a pas forcée... Pas facile d'avoir une conscience !

Deux jours plus tard, je suis à Tours pour passer ma soutenance de DUT. Ca fait une bonne excuse pour être occupée. Mais même quand on se voit pas, il me harcèle de textos pour rien me dire du genre "J'suis à la muscu, j'sais pas à quelle heure je rentre pour pouvoir t'appeler". Mais qu'il vive sa vie, j'ai pas besoin de tout savoir !!!
Le jour de la soutenance alors qu'on se connait depuis quatre jours il m'écrit: "J'ai confiance en toi, bébé, je sais que tu vas réussir"
Oh mon dieu, c'est pire que ce que je croyais... il en fait vraiment trop, me voilà affublée d'un "bébé". Va vraiment falloir qu'on discute...

A mon retour on se revoit mais je gère pour qu'on se retrouve aussi avec mon amie et son copain rencontré le même jour. Je me fais assez distante histoire qu'il voit que je ne partage pas son enthousiasme mais ça ne le choque pas trop. Je veux trouver un moyen de mettre fin à cette "histoire" mais comme il est gentil je veux pas le bazarder comme ça sachant qu'on ne s'est pas vu beaucoup...
Mais je me dis qu'il devient vraiment urgent de trouver une solution lorsque je l'emmène à la fête foraine avec mes amis et que j'ai plus que honte de le voir dans les manèges bouger ses (gros) bras et crier comme un beauf...
Finalement, le plus simple serait que ça vienne de lui, parce qu'autrement j'ai peur qu'il vive mal la fin vu comme il est déjà à fond...

Je dois partir peu de temps après en vacances chez une copine pour quelques jours. J'ai prétexté des occupations pour ne pas le voir pendant quelques temps. La veille, je lui propose de le voir mais ayant dû être un peu vexé que je le passe au second plan, il ne répond pas. Chouette me dis-je ! C'est le début de la fin. Je mets au point un stratagème bien mesquin ! Je vais être un peu fourbe mais c'est pour la bonne cause et surtout pour pas le blesser. Je laisse un message sur son répondeur en lui disant que "vraiment il abuse, je fais ce que je peux pour arriver à le voir avant de partir et lui il répond même pas, ca me soule".
Pas de nouvelles, je me dis que ça sent bon... mais plus tard dans la soirée il m'envoie un message en me disant " je suis désolé Puce excuse de m'avoir emporté" (je l'excuse pas non plus pour cette construction de phrase douteuse...)
Je lui réponds que je vais réfléchir et qu'on en parlera à mon retour de vacances.

Mon petit séjour se passe nickel. En rentrant je lui envoie un message pour lui dire qu'on peut se voir pour discuter (ce sera l'occas de lui dire que je veux pas continuer...) Il me répond pas. Alors un peu plus tard, je laisse un message sur son répondeur en lui disant que "puisqu'il veut pas qu'on discute je considère que c'est fini mais que c'est dommage qu'on ne s'explique pas". Pas de réponse.
J'avais réussi, Grosbras c'était fini !!! Vous vous dîtes que j'ai été un peu fourbe avec ce pauvre garçon ? Et bien sachez que le plus fourbe n'est pas celui qu'on croit, car finalement j'ai su qu'à peine après s'être excusé de "s'avoir emporté", Grosbras m'avait déjà remplacé et roucoulait avec une autre pendant que je cherchais à le préparer à la rupture !!!
Trois semaines plus tard, ils habitaient ensemble !

Epilogue : Grosbras était vraiment spécial... Quelques mois plus tard, il m'envoie un texto en me disant "salut ca va" . Moi, surprise, je lui réponds que oui, déblatère un peu sur les études, la vie à tours et lui demande "et toi" ???
"Oui ca va."
Voilà c'est tout... et ben ça valait le coup de prendre des nouvelles ! Sacré Grosbras !

12.11.06

Ceci n'est pas une anecdote...

Cette chaîne inter blogueurs circule depuis un petit moment déjà. Fallait bien qu'elle arrive à moi... par l'intermédiaire d'Emeline (Ouais je balance !!). Alors oui, je vais répondre, considérez ceci comme une parenthèse, un petit répit dans les folles aventures de ma vie que vous pourrez suivre à nouveau très bientôt jeunes impatients !!!

1. Attrapez le livre le plus proche, allez à la page 18 et écrivez la 4ème ligne :
"7 1 5 9 6 4 2 3 8 " Mon bouquin le plus proche c'est Sudoku Pocket, tant pis pour la culture...
2. Sans vérifier, quelle heure est-il ? :
19h34
3. Vérifiez :
19h36 --> Oui j'avais regardé l'heure y a 5 minutes et j'ai un bon esprit de déduction...
4. Que portez-vous ? :
Jean et pull noir, l'anti conformisme absolu!
5. Avant de répondre à ce questionnaire, que regardiez-vous ? :
Stade 2, que voulez vous on est sportifs ou on l'est pas !
6. Quel bruit entendez-vous à part celui de l'ordinateur ? :
Les Eurythmics qui hurlent 18 fois en 3 minutes que"Everybody's looking for something" , c'est pas faux en même temps.
7. Quand êtes-vous sorti la dernière fois, qu'avez-vous fait ? :
Tout à l'heure, j'ai organisé une après midi "surprise" dans un salon de thé pour l'anniversaire d'une copine qui nous bassinait avec ça depuis des lustres. Qui a dit que c'était un truc de vieux?
8. Avez-vous rêvé cette nuit ? :
J'ai rêvé que je loupais un train, à force de passer mes journées avec la SNCF en ce moment, ça me monte à la tête...
9. Quand avez-vous ri pour la dernière fois ? :
Mon dernier gros sourire, tout a l'heure quand on s'est arrêtées devant chez des gens et qu'on a fait croire à la copine dont c'est l'anniversaire (cf question 7) que la surprise l'attendait chez eux et qu'elle était prête à rentrer chez ces pauvres innocents...
10. Qu'y a t-il sur les murs de la pièce où vous êtes ? :
Des signes chinois qui veulent sûrement rien dire ou dont j'imagine qu'ils s'agit d'insultes écrites par un concepteur de papier peint peu scrupuleux, qui se marre bien en pensant que des centaines de gens ont leurs murs qui les emmerdent ou les traitent de cons .
11. Si vous deveniez millionnaire dans la nuit, quelle est la première chose que vous achèteriez ? :
Un homme ! lol
12. Quel est le dernier film que vous avez vu ? :
"Président" c'est quand ça se finit que ça devient interessant...
13. Avez-vous quelque chose d'étrange aujourd'hui ? :
Un pied en berne, mais bon, depuis mardi.
14. Que pensez-vous de ce questionnaire ? :
Y a vraiment des gens qu'ont du temps à perdre !
15. Dites-nous quelque chose de vous que nous ne savons pas encore ? :
Les mecs sont fourbes. (Ah bon, vous saviez déjà ??)
16. Quel serait le prénom de votre enfant si c'était une fille ? :
Donnez moi d'abord le père.
17. Quel serait le prénom de votre enfant si c'était un garçon ? :
Vous êtes sourds ou quoi !
18. Avez-vous déjà pensé à vivre à l'étranger ? :
Faut voir...
19. Que voudriez-vous que Dieu vous dise lorque vous franchirez les portes du Paradis ? :
"J'ai bien ri en lisant ton blog".
20. Si vous pouviez changer quelque chose dans le monde en dehors de la culpabilité et la politique, que changeriez-vous ? :
J'abolirai la fourberie.
21. Aimez-vous dansez ? :
Vous avez pas vu mon déhanché ?
22. George Bush ? :
Un pléonasme pour con et américain ?
23. Quelle est la dernière chose que vous ayez regardée à la télévision ? :
Stade 2, on est sportifs ou on l'est pas !
24. Quelles sont les quatre personnes qui doivent prendre le relais sur le blog ?
Personne. Ouh là là je brise la chaîne, que va t il se passer ??? Si je risque la malchance, bizarrement ça me fait pas peur !!!

8.11.06

Rencontre du troisième type

On est tous amenés dans notre vie à rencontrer des personnes un peu étranges... (bon je vous l'accorde, moi certainement plus que d'autres...). Le specimen en question dans cette histoire est une collègue de travail cotoyée lors de mon dernier stage...
J'étais arrivée depuis quelques jours et ne connaissais pas encore vraiment toutes les personnes de mon service. Certes mon chef m'avait fait faire le tour du propriétaire mais à force de poignées de main, je ne voyais plus forcément qui était qui.
Heureusement, il y avait l'intranet avec l'annuaire du personnel, idéal pour remettre un nom sur un visage, même si les photos avaient déjà quelques années... Les hommes s'étaient dégarnis, les femmes étaient passées du blond platine au roux ou avaient troqué leurs culs de bouteille contre des montures plus fun... Bref, j'avais bien envie de rire en voyant leurs trognes de l'époque...

Je parcourais donc le listing de mon service quand je constatai qu'une seule personne n'avait pas sa photo. Peut être n'était elle pas là le jour du cliché. Cette personne c'était "Rosie" (NDLR : Nom d'emprunt). J'avais pourtant dû la croiser mais vraiment je ne la remettais pas...
Histoire de remédier à cet état de fait, je notai le numéro de son bureau et allais voir par moi même. Une dame brune les cheveux attachés, avec un look un peu étrange genre je reviens de mon jogging, des associations de couleurs "personnelles" et surtout un accessoire collector : un sac banane... Elle avait déjà tout du personnage...
Elle était assise à son bureau, pendue au téléphone et hurlait à l'interlocuteur "Ca fait oune heure qué j'attends et qu'on mé balade dé nouméro en nouméro".
Comme vous l'aurez remarqué, Rosie a un charmant accent espagnol et semble dotée d'un fort caractère. Bon et bien je vais la laisser dans ce cas...

Quelques jours plus tard, je demandai à des collègues voisines proches du bureau de Rosie si elles la connaissaient bien. Elles m'expliquèrent qu'elle était bizarre, voire même frisant la folie parfois mais que bon de toute façon elle parlait pas à grand monde...
Je demandai alors comment se faisait il qu'elle n'avait pas sa photo sur l'intranet. Elles se regardèrent mortes de rire et l'une me dit :
"Ben en fait, elle a fait retiré sa photo, parce qu'elle croyait que quelqu'un faisait des incantations Voodoo et lui jetait le mauavais oeil"
Je crus à une blague mais constatais que non elles ne plaisantaient pas... Rosie était complètement jetée et la tendance allait se confirmer par la suite !


Le stage avançant, je côtoyais tout le monde. Rosie semblait bien m'aimer parce qu'étant bien élévée, sociable et voulant me faire bien voir, je partageais parfois avec elle quelques conversations du plus grand intérêt sur le temps (il fait beau, pas beau), les températures (fait chaud, pas chaud), la climatisation (trop forte, pas assez forte)... Bref, des conversations de fond qui font avancer les choses...
Je n'en demandais pas plus de toute façon, ça m'allait très bien comme ça. Un jour Rosie me parlait de fleurs qu'elle voyait sur le chemin pour venir au travail. Elle m'expliquait à telle point elle les trouvait belles et profondes comme une belle jeune fille ( j'aquiesçai en me demandant vraiment ce qu'elle me racontait...) mais le drame, Rosie ne trouvait pas le nom et n'arrivait pas à me faire comprendre de quelles fleurs il s'agissait... J'en étais désolée mais ne pouvais l'aider.
Au retour de la pause déjeuner, Rosie fit irruption dans le bureau brandissant un genre de chardon en me disant "tou vois c'est ça qué jé voulais té dire". Effectivement, c'était... profond.
"Tiens jé té la donne, tou pourras la mettre sour le bureau... Merci mais vraiment fallait pas...
Heureusement elle a fané le lendemain. "Oh quel dommage, je dois la jeter..."

Rosie était très proche de la nature. Je le constatais un autre jour.
Un soir alors que j'allais partir, elle m'appelle "Aude, viens voir". Je m'exécute. Et là je la vois touchant les feuilles des plantes d'une autre collègue (en arrêt maladie) et me dire :
"Tou vois et ben depouis qué c'est moi qui m'occoupe des fleurs de Marie et ben regarde là il ya des pousses, tou as vu un peu alors qu'avant elle était presque crevée et là elle revit"
Miracle ! Sainte Rosie avait sauvé la plante...
"Tou vois, et ben avant j'étais pas trop natoure, moi les plantes et les fleurs j'aimais pas trop et puis j'ai appris à les connaître et maintenant je m'en occoupe, je leur parle, jé leur dis qu'elles sont belles et jé crois qu'elles apprécient." Oui , oui c'est sûr
"Tou vois, Aude, il faut aimer la natoure comme les êtres houmains"
"Tou vois Aude..."

Oui cé qué jé vu sourtout c'est qué j'avais loupé mon bouss !!!!