25.3.07

C'est beau l'émerveillement d'un enfant...

En ce week end de Sidaction, voici une petite histoire de circonstance...

En ce jour d'août 2004, je suis en camp avec une quinzaine d'ados. C'est le dernier jour, tout le monde prépare ses affaires, il ya de tas de choses à ranger. Bref, pas le temps de chômer avant le grand départ ! Mais bien sûr, c'est ce moment stratégique qu'a choisi un de nos ados pour déclarer ... une conjonctivite !

Il a beau dire que c'est pas grave, on dirait un lapin avec la myxomatose... Il en serait presque attendrissant le garnement, avec son oeil qui pleure...
Dotée d'une grande conscience professionnelle (et prise d'une grande peur de la contagion... ), je décide d'emmener mon Jean-qui-pleure à la pharmacie la plus proche (enfin proche ou pas, yen a qu'une de toute façon...)

Après quelques minutes de marche, "C'est encore loin? pfff fais chier" (ah 12 ans quel bel âge...), nous poussons la porte de l'officine.
Je montre ma victime à la pharmacienne. "Ah ben oui faut traiter tout de suite, je vais chercher ce qu'il faut". Pendant ce temps, Oeil-qui-coule, observe son nouvel environnement (enfin essaye comme il peut parce que son regard est un peu humide).

Et tout à coup, c'est l'illumination... il a vu l'incroyable, l'indescriptible, plus impressionnant qu'une montagne de bonbons ou la dernière PS3...
... la vasque de préservatifs a 20 centimes !

Mon lapin , qui n'est pas encore "chaud" a son âge et dont l'anatomie ne lui permet guère encore quelque prouesse, est aux anges et s'exclame :
"Wahhhhhhh ! comment ça vaut trop le coup, c'est trop pas cher ! A ce prix la j'peux en acheter trop !"


Bon ben pour les capotes c'est bon, manque plus qu'une vie sexuelle quoi !

14.3.07

Le futur se conjugue dès aujourd'hui...(enfin dès qu'on aura les terminaisons...)

Comme vous le savez tous, je suis la nouvelle "meuf du CDI" de mon lycée creusois, mais mes attributions ne sont pas seulement documentaires. Non, non, non... Telle Wonderwoman je multiplie les missions ! Sachez, chers lecteurs que je dispense également des cours de soutien en Français pour des élèves de CAP.

Par demi groupe (c'est à dire 7 personnes max et c'est déja trop...) nous tentons, leur brave professeur et moi, de reprendre les bases... je dirai même les fondations, les racines de notre jolie langue... et ben c'est pas gagné...



Les élèves sont en CAP Agricole âgés de 16-17 ans mais les cours sont du niveau primaire. Un jeu d'enfant me direz-vous... Euh non !
Ca sait quoi un élève de CAPA? En français pas grand chose... Dernier exemple en date avec un petit récapitulatif sur le Futur.

Après être intervenue pour mettre fin aux insultes et à des querelles liées à la taille des exploitations des Maîtres de stage ("Ouais j'en crois pas d'cque tu me racontes lô, el' Père Machin, il a ben plus d'hectares. Arrête Batard t'y connais rien et tu te la petes parce que t'as conduit un tracteur John Deere trop pourri même que les Claas c'est les meilleurs, alors hein"...) nous commençons des exercices de conjugaison et je constate qu'il ya de grosses lacunes sur le Futur... (un peu comme pour tout le reste d'ailleurs...)

J'en viens donc à la question fatale :
"Bon le verbe Prendre au futur ca donne quoi ?
- Euhhh.
- Aurélien ?
- Ben je prenais.

- Bon, Jean Claude ? (oui je vous jure c'est son prénom...)
- Je prend....
- Le futur, les gars ! Bon sang : Demain je humhum le tracteur pour aller aux champs !
( j'essaye de les amadouer avec les tracteurs...)
- Ah ! ouais je sais : on dit je prendrai mais là ca risque pas, le tracteur, il est mort ouais parce que c'est Bernard qu'a foncé avec , ben il avait la goutte alors ca a pas aidé et...
- STOP" (c'est de ma faute j'aurai pas dû les brancher la dessus...)

"Bon, Jean Claude, explique moi la formation du futur."
La réponse est à la hauteur du personnage...
"Ben pour le futur on met le verbe comme c'est qu'il est quand il a rien et pis ben on rajoute des trucs au bout."


Ah ben oui, finalement le futur c'est fastoche, non ?