
C'est donc le coeur léger (le porte monnaie aussi) que j'entame le retour vers mes quartiers. Pas de chance pour moi, le bus est déjà passé et il faut attendre un bon moment. Pas de chance encore, car la pluie s'est mise à tomber, une espèce de crachin breton, tout fin mais qui vous fait ressembler en deux minutes à un vieux caniche, votre joli brushing s'étant évaporé.
Heureusement pour mon image, une autre ligne de bus peut me ramener à bon port. Oh justement le voilà, le bus. Telle Marie Jo Pérec, me voilà partie en sprint, évitant les gens et les flaques d'eau. Essouflée j'arrive avant lui. Je n'ai plus qu'à m'asseoir et attendre... attendre. La ligne est bien longue et me fait faire quelques détours mais au moins je suis au sec.
Une bonne demie heure et quelques chansons nostalgiques plus tard, je suis arrivée au terminus et plus qu'à quelques encablures de ma prison dorée. Pour rentrer, il suffit juste de traverser un petit chemin boisé, abrité et très tranquille...
Je commence l'ultime ascension lorsque je remarque au bout du chemin un monsieur qui se promène. Comme il y a une résidence pour personnes âgées friquées pas loin, les vieux se promènent parfois dans le coin. Sauf que là, ce gars ne m'a pas l'air d'un papy. C'est peut être quelqu'un qui sort son chien... Ah oui mais le souci c'est qu'il n y a aucun toutou à l'horizon. Alors quelle idée de rester sous la pluie ?
Vous vous diriez, ce gars fait bien ce qu'il veut, ça me concerne toujours pas. Sauf que compte tenu de mes nombreuses expériences, je me dis qu'à tous les coups je vais me faire emmerder. A force je finis par les repérer de loin mes amis farceurs...
Mais ne voulant pas voir le mal partout et n'ayant pas vraiment d'autre issue, je décide d'y aller quand même. Après quelques pas, le monsieur m'aperçoit et fait demi tour en se dirigeant vers moi.
Me voilà arrivée à sa hauteur. Alors que je marche tranquillement, le type, soudainement pris d'une bouffée de chaleur inhabituelle en cette saison, se sent donc obligé, avec un calme et une habilité exemplaire... de baisser son pantalon. Il faut bien prendre l'air !
J'assiste donc à cet affligeant spectacle : la grosse bedaine de mon nouvel ami et ses noisettes qu'il a vraiment envie de me montrer...
Est-ce l'habitude qui me fait devenir blasée, mais en voyant tout ça je me contente de faire un "Ah" de dégoût en continuant ma route, comme si de rien n'était. Même pas peur !
Sans doute vexé par mon attitude désinvolte, il me dit :
"Ah comme si t'aimais pas ça..."
Ce à quoi je réponds à mon bedonnant compère "Euh non, là vraiment, non..." et passe mon chemin, telle une princesse, la tête haute, la démarche altière (le pas rapide quand même, on ne sait jamais...). Mais finalement il ne m'a pas suivi le vilain écureuil !
Morale de l'histoire : Rien à faire, la cigale préfèrera toujours dépenser du blé que d'admirer des noisettes...
4 commentaires:
dommage qu'il n'y avait pas d'écureuil dans les parages !!!
il est toujours bon de faire des réserves avant l'hiver
je tiens à rendre hommage au dessin ke tu as fait pour illustrer ton article !!
Rassure toi Trungpa, mon écureuil exhibi avait au moins des réserves de graisse pour tenir jusqu'au printemps...
Merci Po pour cet hommage artistique. J'avoue je n'avais pas grnde inspiration...
Je confirme : Beaaah... L'avantage des écureuils, c'est qu'eux au moins cachent leurs noisettes.
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