31.12.06

Fin d'un chapitre.

2006 s'achève. Au nombre d'aventures extraordinaires, cette année n'aura pas été des plus fastes. Mes fans exhibi m'ont déserté, mes compagnons de voyage en train ont été un peu moins originaux...
Mais tout de même, je note des rencontres avec des collègues étranges, des vacances mouvementées, le décès de mon imprimante âgée seulement de 2 ans (ce qui semble constituer la moyenne d'âge d'une imprimante élisant domicile chez moi) et quelques autres "broutilles" d'une looseuse ordinaire.


Néanmoins, mon évènement marquant de 2006 aura été ma rencontre avec... Fourbe 1er, qui aura rythmé une bonne partie de mon année. Un jour bien sûr je vous raconterai cette histoire...


Enfin, 2006 c'est aussi la création de ce blog. Un simple moyen d'occuper mes journées et essayer de vous faire rire un peu. En espérant que le pari soit gagné, je vais essayer de continuer en 2007...


A l'année prochaine !


27.12.06

Ce petit chemin... où l'on voit des noisettes...

Une après midi d'octobre 2004. En deuxième année d'IUT à Tours, les journées ne sont parfois pas toutes remplies, mais ça reste rare... Ayant mon après midi libre, j'en profite pour aller faire quelques courses en ville. Enfin quand je dis des courses, n'y voyez rien d'alimentaire, en gros je vais faire les boutiques quoi... car bizarrement, la perspective de passer l'aprèm dans la grandeur de mes 9m2 avec vue sur le cimetière ne m'attire pas des masses. Par contre je pense volontiers à m'acheter un pull ou un bijou ou n'importe quelle futilité de fille (c'est pas un pléonasme ça, futilité et fille ??). Bref, me voilà partie en vadrouille shopping pendant plusieurs heures. La cigale ayant bien chanté, sa conscience la fourmi lui dit qu'il est temps de rentrer.

C'est donc le coeur léger (le porte monnaie aussi) que j'entame le retour vers mes quartiers. Pas de chance pour moi, le bus est déjà passé et il faut attendre un bon moment. Pas de chance encore, car la pluie s'est mise à tomber, une espèce de crachin breton, tout fin mais qui vous fait ressembler en deux minutes à un vieux caniche, votre joli brushing s'étant évaporé.
Heureusement pour mon image, une autre ligne de bus peut me ramener à bon port. Oh justement le voilà, le bus. Telle Marie Jo Pérec, me voilà partie en sprint, évitant les gens et les flaques d'eau. Essouflée j'arrive avant lui. Je n'ai plus qu'à m'asseoir et attendre... attendre. La ligne est bien longue et me fait faire quelques détours mais au moins je suis au sec.

Une bonne demie heure et quelques chansons nostalgiques plus tard, je suis arrivée au terminus et plus qu'à quelques encablures de ma prison dorée. Pour rentrer, il suffit juste de traverser un petit chemin boisé, abrité et très tranquille...
Je commence l'ultime ascension lorsque je remarque au bout du chemin un monsieur qui se promène. Comme il y a une résidence pour personnes âgées friquées pas loin, les vieux se promènent parfois dans le coin. Sauf que là, ce gars ne m'a pas l'air d'un papy. C'est peut être quelqu'un qui sort son chien... Ah oui mais le souci c'est qu'il n y a aucun toutou à l'horizon. Alors quelle idée de rester sous la pluie ?
Vous vous diriez, ce gars fait bien ce qu'il veut, ça me concerne toujours pas. Sauf que compte tenu de mes nombreuses expériences, je me dis qu'à tous les coups je vais me faire emmerder. A force je finis par les repérer de loin mes amis farceurs...
Mais ne voulant pas voir le mal partout et n'ayant pas vraiment d'autre issue, je décide d'y aller quand même. Après quelques pas, le monsieur m'aperçoit et fait demi tour en se dirigeant vers moi.

Me voilà arrivée à sa hauteur. Alors que je marche tranquillement, le type, soudainement pris d'une bouffée de chaleur inhabituelle en cette saison, se sent donc obligé, avec un calme et une habilité exemplaire... de baisser son pantalon. Il faut bien prendre l'air !
J'assiste donc à cet affligeant spectacle : la grosse bedaine de mon nouvel ami et ses noisettes qu'il a vraiment envie de me montrer...
Est-ce l'habitude qui me fait devenir blasée, mais en voyant tout ça je me contente de faire un "Ah" de dégoût en continuant ma route, comme si de rien n'était. Même pas peur !
Sans doute vexé par mon attitude désinvolte, il me dit :
"Ah comme si t'aimais pas ça..."
Ce à quoi je réponds à mon bedonnant compère "Euh non, là vraiment, non..." et passe mon chemin, telle une princesse, la tête haute, la démarche altière (le pas rapide quand même, on ne sait jamais...). Mais finalement il ne m'a pas suivi le vilain écureuil !

Morale de l'histoire : Rien à faire, la cigale préfèrera toujours dépenser du blé que d'admirer des noisettes...

23.12.06

Trêve de Noël

Oyé Oyé chers lecteurs. En ces temps de fête, point de mesquinerie, ni de cynisme. J'ai décidé de suspendre (très) momentanément l'humour noir, les métaphores joyeuses et les phrases assassines. Et oui car c'est Noël, la joie, l'allégresse... (oh oh oh !)
Aujourd'hui, nulle attaque contre les fourbes, les boulets ou les blagueurs... J'aime à croire une fois par an que nous puissions tous être beaux et gentils...

Une petite histoire tout de même, histoire que vous ne repartiez pas sur votre faim.

J'avais 3 ans et demi. Le Père Noël était passé à l'école maternelle. Ma mère Michelle (mais qui n'avait pas perdu son chat) me demande en rentrant : "Alors comme ça , tu as vu le Père Noël ?"
- Oui mais c'était pas le vrai, c'était un faux Père Noël !
- Ah bon mais pourquoi tu dis ça ?
- Ben, il avait des baskets...

Ah si jeune et déjà si pragmatique...

Joyeux Noël à tous !!!

20.12.06

Saturday Night Blagueur...

Un samedi soir de décembre 2003. Pour l'anniversaire d'une copine, je suis invitée à sortir histoire de fêter ses 18 ans, avec d'autres amis. Ca tombe bien, c'est ma grande période sorties . Nouvellement tourangelle depuis la rentrée, j'ai pris goût aux soirées étudiantes et sans être une "clubbeuse" invétérée, j'apprécie ces moments de détente propices aux nouvelles amitiés...

Pour commencer la soirée, "on va fluncher", parce qu'on aurait quand même bien tort de se priver des légumes à volonté ! Un filet de hoki pané, deux assiettes de frites et une île flottante plus tard, je suis repue et pourrait parfaitement entonner avec coeur le célèbre "J'ai bien mangé , j'ai bien bu" de Topaloff. Repue mais déçue car malgré la belle occasion qui nous réunit, Flunchy n'a pas daigné se déplacer pour chanter Joyeux anniversaire et faire la traditionnelle photo souvenir. Y a pas à dire, les héros, c'est plus ce que c'était...
Après quelques heures, la déception passée et la digestion entamée, nous prenons le chemin du dancefloor.

Nous voilà donc en boîte, on a de la chance, on trouve à s'asseoir. Bon après pour le confort, c'est pas génial, on est plutôt serrés sur notre banquette mais je peux contempler avec ravissement le décor, dont ce magnifique tableau représentant une femme aux seins nus, la bouche en coeur, le summum du bon goût et du glamour...
La soirée continue, entre piste, banquette et toilettes (comme toutes les filles quoi...). L'ambiance est bonne, je m'amuse bien.
Voyant l'heure tourner, je me décide à aller prendre ma conso, ça me dépite d'avance quand je vois le monde au bar. Motivée et pleine d'entrain, j'entreprends la traversée de la foule, je ne sais pas encore que je vais rencontrer un p'tit marrant...

Soudain, aux détours d'une table, j'entends "Eh!". Etant la seule personne mouvante dans un rayon de 2 mètres, j'imagine que c'est moi que l'on appelle. C'est peut-être quelqu'un que je connais et que je n'ai pas vu en passant. Je me retourne donc, observe la fameuse personne mais non je ne crois pas que l'on se soit déjà rencontré. Le garçon passe devant moi et me dit :
"Non je veux pas danser"
Jme dis que j'ai dû mal comprendre et lui répond un "quoi" interrogateur.
Il reprend "j'veux pas danser."
- Ca tombe bien vu que je t'ai pas invité.
- Mais c'est bon j't' ai dit j'veux pas danser..."
Je commence à vouloir partir constatant l'humour navrant de mon soi disant cavalier et là, son ami passe de l'autre côté. Je suis donc bloquée entre les joyeux drilles qui reprennent de plus belle : "Vas y lâche moi, j't 'ai dit, j'veux pas danser, c'est bon, faut que t'arrête maintenant !"
Et son ami qui crie de plus en plus fort "Ouais lâche le, mon pote il t a dit qu'il voulait pas, alors c'est bon trouve quelqu'un d'autre. Arrête de le coller."

Ils hurlent tellement fort que tout le monde autour me regarde. C'est trop la honte, tous les gens me prennent pour une pauvre fille qui vient de se prendre un vent. Ce qui m'a fait rire trente secondes ne me fait plus rire du tout, surtout en voyant que les deux rigolos ont l'air pas mal alcoolisés. L'un deux commence à me prendre le bras. Là ça me gave et je lui dis que c'est bon ça suffit maintenant, que leur petit jeu commence vraiment à me souler...
Il me lâche et me dis "Ouais c'est bon, c'est vrai, tu mérites pas ça..."
Quelle compassion de sa part, alors tant mieux, puisque "je ne mérite pas ça", je ne fais pas de vieux os et me dépêche de fuir tous ceux qui me prennent pour la "désepérée du slow..."

Me voici enfin arrivée devant le bar, je brandis le ticket et attend qu'on s'ocuppe de moi. Ma conso enfin en main, je suis prête à m'en retourner et raconter mes péripéties à mes amis quand je sens qu'on me tape dans le dos. Quasi persuadée qu'il s'agit là de mes guignols je me retourne tout de même, mais non, c'est un jeune homme de type "Ca va ou quoi" comme mes royannais qui m'annonce :
"Faut que j'te dise un truc, sans dec, j'ai bien regardé et j'peux te dire, t'as le plus beau cul de la soirée."
Devant autant de délicatesse, je n'ai pu dire merci...

Quelle soirée ! En 5 minutes j'ai été intronisée "Looseuse suprême au posérieur intelligent"...
Avec tant d'honneur, c'est sûr un jour on reparlera de moi !

15.12.06

Junior le terrible ou le Parrain de la Mafia en culotte courte...

Août 2005. Si vous suivez régulièrement mes aventures, vous devez certainement vous souvenir qu'à cette période là, je suis animatrice au centre de loisirs de ma commune. Je m'occupe des Maternels qui m'en font parfois voir de toutes les couleurs (voire même de toutes les odeurs...)

Parmi tous mes bambins, il y a un champion des bêtises, un winner de la baston, un athlète de haut niveau prêt à tout pour faire tout ce qu'il ne faut pas faire... C'est le p'tit Jimmy !
Avant même de l'avoir dans mon groupe, je le connaissais déjà de réputation. On m'avait prévenue mais j'ai quand même été impressionnée par ses prédispositions pour faire le show à seulement 4 ans et demi...

Dès les premiers jours de centre, le ton fût donné. Avec ma collègue, nous avons décidé de refaire les décors des tables par rapport aux thèmes du mois. C'est donc l'occasion d'enfiler les blouses pour une activité peinture.
Après avoir emballé les enfants dans leur boucliers anti tâches, nous leur expliquons ce qu'ils vont devoir faire : c'est à dire tremper leur rouleau dans la peinture et le passer sur la feuille recouvrant la table. Un jeu d'enfant me direz-vous. Les consignes sont claires, tout le monde a bien compris. Nous distribuons la peinture et passons de table en table pour aider les enfants car il y a déjà de gros pâtés de peinture sur les tables. Occupée à expliquer à un enfant "qu'il y a assez de peinture à cet endroit là de la feuille et qu'il a le droit de passer le rouleau ailleurs", je reste malgré tout vigilante sur les autres tables et particulièrement sur celle de Jimmy... Hélàs, je suis trop loin de lui pour empêcher l'exaction !

Mon Jimmy est assis par terre et n'a certainement pas envie de partager son oeuvre avec les autres enfants... Il a donc entrepris la peinture du dessous de la table ! Il n' y a évidemment pas de papier à cet endroit là et la peinture dégouline... jusque sur son visage, une jolie traînée rouge des cheveux jusqu'à la joue ! Je sors Jimmy de dessous la table, il se passe sa main toute peinturlurée contre son visage et me dit "ah ça toule" (comprenez : ça coule). Sans blague !
Après avoir retiré le plus gros de la peinture à mon petit indien, je le remets à l'activité. Quelques secondes plus tard dans un grand esprit de fraternité, il intronise "peau rouge" sa petite voisine en lui passant le rouleau sur la joue. Malheureusement elle vit très mal cette soudaine transformation faciale et hurle son désespoir "ouinnnnnnnnn innnnnnn lé méchant ouinnnnnnnnnnnnnn , ouinouinouin" Il faut bien 5 minutes pour faire taire la sirène.
Je dispute Jimmy et le retire de l'activité. Il va se laver les mains. C'est incroyable, ce petit est plus fort que Sylvain Mirouf, je découvre en lui ôtant la blouse qu'il a réussi à se tâcher malgré tout... On évitera la peinture désormais...


Jimmy est un véritable "bad boy". Pendant que les garçons de son âge font du tricycle, lui n'a déjà plus de roulettes à son vélo... Forcément il impressionne et comme tous les bad boys, il a ses admiratrices prêtes à tout pour lui plaire. Notre beau gosse l'a bien compris et en profite. Sa plus fervante fan n'hésite pas à répondre à toutes ses invitations.
Il lui lance sans cesse des défis. C'est au premier qui finira avant l'autre : boire, se laver les mains etc... Le tout se finissant toujours par cette petite phrase assassine "lé danié" (comprenez : j'ai gagné). La plupart du temps Jimmy me donne le rôle d'arbitre mais "pro-lui" pour ses concours débiles : "hein audade lé danié". Oui comme généralement, il me sollicite pour que je constate un truc précis, il m appelle "Audade" subtil diminutif pour "Aude regarde". Qu'il est malin ce gamin !

Un matin je vais être témoin d'un nouveau défi. Jimmy profitant de la naïveté de sa compagne a entrepris la course au pipi. Bon vous me direz rien de bien méchant, sauf qu'il s'agit d'un concours debout et forcément sans petit tuyau, il est difficile pour la petite de viser juste... J'arrive juste à temps pour empêcher la malheureuse de se faire pipi dessus et lui explique que pour les filles c'est pas possible, c'est assis et c'est tout. L'air dépité, elle finit sur le trône ce qu'elle avait commencé...

Le petit Jimmy jubile. L'air triomphant, il la regarde et lui dit d'un ton assassin : "lé danié".
Quel winner ce Jimmy !

11.12.06

Appeler ou réfléchir, il faut choisir... le pompier qui savait aussi bien éteindre un feu que son téléphone !

Un dimanche de juillet 2005. Une amie me propose d'aller faire un bowling avec elle, son copain et un pote... Je ne suis pas dupe, le bowling est surtout un moyen de provoquer la rencontre entre le copain et moi, car mon amie n'arrête pas de parler de lui depuis bien longtemps déjà en me disant qu'il est gentil, et qu'on irait bien ensemble parce qu'on est pareil, blabla... Elle me le vend comme un commercial vous refourguerait une cuisine !
J'accepte cette sortie histoire de pouvoir me faire ma propre idée et qui sait, je me dis qu'on ne sait jamais, et puis c'est toujours sympa de faire de nouvelles connaissances... De toute façon ça ne pourra pas être pire qu'avec Grosbras (hein bébé !)
J'ai déjà vu le fameux jeune homme à l'anniversaire de mon amie quelques mois auparavant. Je me souviens lui avoir dit bonjour mais rien d'autre. A vrai dire, il ne m'a pas marqué pour un sou... Ca part mal pour les retrouvailles...

Le dit dimanche soir, mon amie et son copain passent me chercher et allons prendre au passage mon "promis". Génial, nous sommes comme deux pauvres nouilles à l'arrière de la bagnole tentant de discuter de choses et d'autres. Heureusement, nous nous trouvons un point commun de taille, il bosse à Tours et moi j'y retourne dès septembre...
On parle de son métier, il est pompier. Il ne s'en vante pas tellement, un bon point pour lui.
Arrivés au bowling, mon amie lance : "On fait des équipes !" On aurait pu faire filles contre garçons mais non, pensez-vous... je vous laisse imaginer la composition des duos...
Je ne me suis pas trop rendue ridicule lors des parties : un strike, quelques spares, (bon je l'avoue quelques gouttières aussi...). Malgré tout, mon "coéquipier" a réussi à rire de moi. Comme question musculature, je suis l'inverse de Grosbras, j'ai une force très limitée et suis donc contrainte de prendre des boules pas trop lourdes. En l'occurence, les "baby boules" des enfants me vont très bien, mais je risque à tout moment de partir avec la boule, les trous pour les doigts étant adaptés à nos chers bambins...

La soirée avançant je commence à trouver mon dulciné plutôt charmant (mais non, ce n'est pas que parce qu'il est pompier, oh tout de suite !) En plus il rit à mes blagues, ça me plaît.
Sur le chemin du retour, je me sens toujours aussi bête, lui n'est pas plus à l'aise sachant que nos deux amis "marieurs " jubilent à l'avant.
Arrivée devant chez moi, je descends vite de la voiture pour mettre fin à cette situation génante. Il ne faut pas plus d'une heure à mon cher pompier pour récupérer mon numéro et m'envoyer un gentil message. Ca se présente bien !

Les jours suivants nous allons pas mal nous appeler. Nous finissons par nous revoir deux semaines plus tard et l'histoire va commencer comme ça.
On s'entend vraiment bien et on rigole bien ensemble. J'explique à mes amies qu'on discute beaucoup, de tout, et que c'est vraiment agréable.
Un soir, je décide donc de leur présenter. Et là c'est le drame...
Ma nouvelle conquête que j'avais présenté comme un garçon marrant et sociable tire la tronche et n'en place pas une. Il se contente de répondre oui-non aux questions, ne cherche pas à en savoir plus sur mes amies. Il regarde ses pieds ou les gens qui passent... Bref, j'ai ramené Bernardo qui va finir par se pendre si la soirée s'éternise !!!
Nous ne faisons donc pas long feu et Bernardo m'explique qu'il n'est pas à l'aise avec les gens qu'il ne connaît pas. De là à devenir autiste... j'aurais dû me méfier à ce moment là.
L'été passe, nous ne nous voyons pas très souvent, car avec ses gardes, il ne revient pas beaucoup. Mais je me dis que ce sera mieux lorsque je serai de nouveau sur Tours.
Ma rentrée arrive enfin et je retrouve les joies de la vie tourangelle dans ma jolie cellule de 9m2. Les jours défilent mais finalement je trouve qu'on ne se voit pas tellement, y a toujours une bonne excuse, un empêchement. Il ya quelque chose qui cloche...

A l'aube de nos trois mois de relation, le glas vient de sonner. (les amateurs apprécieront le jeu de mots, cloche / glas... pardon désolé)
Je lui fais part de mes interrogations et il m'annonce qu'il a "besoin de réfléchir à nous deux", (D'expérience quand quelqu'un vous dit ça, c'est plutôt mal barré.) blabla "faire une pause", blabla "ne plus se voir pdt quelques temps", blabla "pour faire le point et y voir plus clair".
Au bout de plusieurs jours de réflexion intensive, (ça a dû chauffer la haut), je reçois un texto me disant "comme tu dois t'en douter, je doute un peu de mes sentiments, j'ai besoin de prolonger ma période de doute il va falloir en parler en temps voulu"
Beaucoup de doutes pour lui, mais une certitude pour moi, il se fout de ma gueule ! Il compte réfléchir encore combien de temps ? A force de réflexion, il va pouvoir en écrire une thèse !

Je me résouds à l'appeler dans le week end pour éventuellement connaître le fruit de son incroyable méditation et surtout comprendre que nous deux c'est fini.
Il m'explique que "c'est pas facile, parce que je suis une fille bien mais c'est lui, il croit pas aux relations alors il sait pas " il ya du monde chez lui, il me dit "écoute je peux pas trop te parler là, mais promis je te rappelle dimanche".
Heureusement qu'il ne l'a pas juré sur ma tête car mes pauvres amis, j'aurais fini comme Marie Antoinette ! Et oui, le dimanche arriva et passa sans un coup de fil, mais remarquez, il n'a pas précisé quel dimanche! Oh le fourbe, le fourbe, le fourbe !

J'ai bien pensé à me venger en faisant brûler sa bagnole... Ben oui novembre 2005, c'était le moment des émeutes. En taguant "Nique Sarko", personne ne m'aurait soupçonnée ! Arf, ma bonté me perdra.


Depuis, chaque dimanche je scrute mon téléphone en me disant que le jour J est peut être arrivé, ce dimanche sera peut être enfin le bon...
Mon sage pompier songe sans doute encore... Appeler ou réfléchir, il faut choisir !

7.12.06

A table ! avec les volaillers royannais...

Une fin d'après midi de juillet 2003. Avec trois de mes amies nous passons nos premières vacances ensemble. Pour l'occasion, nous avons loué un mobil home, que dis-je, un chalet (!) dans un camping près de Royan. C'est la classe et le confort absolu... Pas besoin de faire la queue avec notre rouleau de PQ, ou avec notre bassine de vaisselle sale. Les autres d'jeuns du camping nous envient notre terrasse et notre salon de jardin, mais comme on est sympa on les invitera à l'apéro ...

Au programme de nos vacances, farniente, bronzage, sorties et éventuellement rencontres. Petit inconvénient tout de même, nous sommes sans véhicule et donc un peu limitées dans nos déplacements. Mais comme on est des filles futées (en plus d'être sympa), nous allons gérer la semaine à pied, en car ou en taxi (la classe jusqu'au bout )!
La plage n'est pas trop loin du camping mais pas super proche non plus, alors on est quand même un minimum organisées (en plus d'être sympa et fûtées) parce qu'on fera pas demi tour pour aller chercher des trucs sous un soleil de plomb. Nous arpentons donc chaque jour le chemin vers la plage équipées de tout l'attirail des parfaites vacancières : tapis de sol, ballon les "101 dalmatiens" (y avait plus que ça à Carrefour, c'était ça ou Tarzan...) et l'indispensable glacière avec boissons fraiches et gâteaux pas fondus.

Nous profitons bien de la plage même si la population jeune et potentiellement intéressante n'est pas forcément présente. Mais pourquoi dans les séries y a-t-il toujours de nombreux éphèbes romantiques et cultivés prêts à tout pour vous proposer une balade au coucher du soleil et un morceau de guitare au coin d'un feu en regardant les étoiles....
Dans la vraie vie, si la chance est avec vous, il faut se contenter d'une bande d'alcooliques qui vous proposeront au mieux une Kro, et l'écoute du dernier Tryo ou du dernier Sniper (suivant les goûts) sur un vieux poste dont les piles lâcheront dans le quart d'heure...
Mais parfois tout de même, l'originalité peut être au rendez-vous. C'est ce qui s'est passé ce soir là.

Après avoir bien barbotté et parfait nos bronzages, nous nous décidons à rentrer vers notre luxueuse demeure. La répartition logistique de l'équipement habilement faite, nous nous mettons en route. Nous voilà sur l'esplanade qui surplombe la plage, je suis en train de me débattre pour vider le sable de mes tongs dans un mouvement très grâcieux comme vous devez vous en douter, lorsque nous voyons s'approcher de nous trois jeunes hommes avec le regard "des bêtes ayant repéré leurs proies".
Arrivé à notre hauteur, le cerveau de la bande nous offre une magnifique approche :
"Ouaich salut mesdemoiselles, tranquille, ca va ou quoi ?"
Je me demande vraiment à quoi peut bien servir le "ou quoi" dans la construction de cette phrase. Ou quoi, quoi ?
Enfin comme on des filles polies (en plus d'être sympa, fûtées et organisées, quasiment parfaites quoi) on répond que "oui ça va" (ou quoi).
S'ensuit une constatation de circonstance du deuxième jeune homme :
"Vous êtes en vacances les filles ?" (non, non on fait le tapin sur la plage avec notre glacière...)
"- Oui pour la semaine.
- Ah c'est bien ça, vous êtes venues seules ?"
Bon personnellement j'estime que quatre ça fait beaucoup pour être "seules" mais je comprends qu'il s'agit là d'un habile subterfuge pour savoir si nous ne serions pas venues par hasard avec parents ou petits amis.
"- Toutes les 4, oui.
- Et sinon les filles, vous faites quoi ce soir ?
- On sait pas encore"
On se mouille pas trop comme ça, mais on les casse pas totalement non plus, on sait jamais ils ont peut être un plan intéressant, une soirée sympa dont on ignorerait l'existence...
"Bon ben les filles maintenant vous savez. On vous invite à un barbecue."

L'intention est sympa, certes, mais se retrouver à un barbecue on ne sait où, avec des gens qu'on connaît ni d'Eve ni d'Adam et qui de plus, n'ont pas forcément l'air très catholique, ça nous laisse dubitatives...
"C'est tranquille, on fait ça bien, dans la baraque de ma tante"
On pense avoir trouvé la bonne excuse en disant que de toute façon on n'a pas de voiture mais ils nous répondent qu'on peut s'arranger...
Histoire de pas passer la nuit la dessus et d'aller éventuellement démarcher d'autres vacancières, le cerveau de la bande nous file un papier avec son numéro en nous disant de l'appeler si on venait.

Nous sommes prêtes à repartir quand le troisième jeune homme, dans un gran élan de générosité nous hurle :
"Allez faut venir, y'aura des escalopes pour tout le monde !"
Ah oui c'est vraiment tentant...

Malgré cet argument de poids, nous ne sommes finalement pas allées chez nos amis volaillers... mais grâce à nous, y'aura eu du rab' d'escalopes !!!

4.12.06

Plus fort que le poinçonneur des Lilas, voici le poète de Convention...

Un soir d'avril 2005. Comme je vous l'ai narré dans une précédente histoire, je suis en stage à Paris. En ces derniers jours du mois, il me faut accomplir une lourde tâche que la plupart des parisiens maudissent... l'achat du coupon de la carte orange !
Après ma journée de travail à M6 (oui c'est juste pour me la péter, ca n'apporte rien au récit), je rentre en direction du 15ème et de mon cher métro Convention. Il y a du monde comme souvent mais malgré la foule, les rames sont d'un calme olympien, Ca vous donne des envies de sieste bercé par les secousses du train.

Deux changements de ligne et 45 minutes plus tard, me voici arrivée à bon port ou plutôt à bonne station. Il n'est pas très tard, j'ai le temps d'aller acheter mon coupon. C'est la cohue devant les deux guichets, après observation attentive, je choisis la file de gauche, mais je suis quasi sûre que celle de droite va se mettre à avancer plus vite désormais, c'ets toujours comme ça de toute façon... il doit bien y avoir 10 personnes devant moi. Encore endormie par le trajet, je n'arrête pas de bailler, le regard vitreux. Il ne manque que la marque du drap sur le visage pour compléter le tableau de la "tête dans le cul"...

La file se réduit petit à petit mais n'avance pas bien vite. La carte orange, c'est bien cher, alors généralement, à moins d'avoir dilapidé un distributeur ou une mémé, vous payez par carte, ca devient tout de suite longuet entre les femmes qui ne la retrouvent plus dans leur sac à main, car coincée entre leur gloss et leur téléphone, et ceux qui ont de soudain problèmes de mémoire "euh, c'est quoi mon code ?" . Si vous ajoutez les problèmes de lecture de puce, les problèmes de communication avec l'agent que vous avez souvent du mal à entendre derrière sa vitre et les étrangers qui ne savent pas où ils sont et où ils vont, vous êtes bloqué pour un moment, admirant les carreaux de faïence et regardant inlassablement la pub pour Léon de Bruxelles où les moules frites sont à volonté pour seulement 11,90 euros avec une boisson, mais attention car cette offre n'est valable que les midis et pas les week end... Quel escrot ce Léon !

Après de nombreuses minutes d'attente, c'est enfin mon tour ! Oh joie, bonheur, mais comme je l'avais prédit, le mec qui était dans la file de droite à ma hauteur est déja passé depuis 5 minutes...
Un peu exaspérée par l'attente, toujours pas vraiment réveillée, c'est avec toute ma "jovialité" que je demande au jeune agent " bonjour un coupon mensuel zone 1 et 2 s'il vous plait". Paré de son plus beau sourire et d'un ton suave (ambiance "je viens réparer la photocopieuse"), ce cher agent me répond "bonsoir mademoiselle, zone 1 et 2 c'est ça ?". Voilà, oui, c'est ça. Je lui tends bravement ma carte bancaire et il me dit que ca fera 100 euros et des broutilles. Quoi ??? Un prix pareil ça vous remet d'aplomb en deux secondes, parce que mon coupon il me coûte une cinquantaine d'euros, je trouve déjà ça cher alors si on en vient à doubler le prix, on va pas être copains !

Je lui dis que je crois qu'il ya un problème, que ce n'est pas ça le prix. Mort de rire, il me répond "Je voulais voir si vous suiviez". T'inquiète quand il est question de me faire payer, je suis !
Vient ensuite un palpitant dialogue pendant nos opérations de paiement :
" On sait jamais, ça aurait pu marcher !
- Oui, enfin pour faire du détournement à partir des cartes bancaires, faut commencer à s'y connaître...
- J'passe pas pour un malin alors ?
- En tout cas pour un escroc (comme Léon de Bruxelles soit dit en passant)
- Je m'en voudrais de ternir l'image de l'entreprise, et surtout que vous ayez une mauvaise opinion de moi, car vous savez..."

A ce moment là, il soulève son pull et sa cravate, je me demande ce qu'il fabrique, j'commence à me sentir un peu génée et là il clame :
"Sous la chemise RATP, il y a un coeur qui bat !"
Le collègue et le client du guichet de droite me regardent morts de rire. Je ne sais que répondre... Il poursuit en me disant : "Je m'appelle Walid, enchanté" et tout en me tendant mon coupon et en me rendant ma carte bleue qu'il a bien pris le temps d'observer, il ajoute : "ce fut un plaisir Aude, repassez quand vous voulez!"

Oui c'est ça, et on aura qu'à aller se faire un moules-frites chez Léon !