22.11.06

Il court, il court le furet...

Un début de soirée de décembre 2004. J'habite en cité U à Tours, 9m2 de bonheur au 3ème sans ascenseur, avec vue imprenable sur le cimetière à deux pas de l'IUT. Comme tous les soirs, je passe voir une de mes très bonnes copines berruyères, elle aussi à la résidence 3 étages plus bas. Et oui, à force, comme un vieux couple, on a nos petits rituels : on se raconte nos journées, on regarde la télé et on mange ensemble. Bref, c'est un soir comme tous les autres après une journée on ne peut plus banale.

Après avoir vaillamment descendu la cinquantaine de marches qui séparent nos deux étages, me voici au rez-de chaussée. J'avance dans le couloir en direction de la porte de mon amie, l'avant dernière chambre tout au bout, lorsque j'aperçois dans la nuit, une silhouette par la baie vitrée de la porte de secours. Je crois d'abord qu'il s'agit d'un employé de la résidence qui teste les issues ou répare la porte. Je ne fais pas trop attention. Je continue à avancer dans le couloir lorsque la personne semble me faire des signes. J'me dis qu'il est vraiment abruti celui là, personne ne peut rentrer par les issues de secours. Je lui fais signe que ce n'est pas possible.
Me voilà quasiment arrivée devant la porte quand mon nouvel ami cogne contre le carreau... Et là, tout bascule !... Il a le regard bovin et la mine suspecte. Je ne saisis pas ce qu'il cherche à me faire comprendre.
Je frappe chez mon amie quand soudain, mon oeil est attiré plus bas. Il effectue une étrange danse, les mains baissées et... oh mon dieu, il a la tuyauterie à l'air... Le geste est précis et sans ambiguïté... Ce jeune homme en k-way bleu marine et jean est en train de se "soulager" devant moi. Au vu des mes précédentes aventures, (Le petit robinet et d'autres que je vous raconterai bientôt), je me dis que je dois être une espèce d'icône pour les exhibis de France et de Navarre...

Pendant que mon brave Matelot tente de hisser la grand voile en se frottant joyeusement contre la baie vitrée, la porte de mon amie quant à elle, tarde à s'ouvrir. Je refrappe vigoureusement et elle finit enfin par me faire rentrer. Les yeux ronds comme des billes je lui dis qu'il vient de m'arriver une histoire "cocasse" et elle me demande :
"est-ce qu'il y a toujours un gars posté devant la porte de secours ? il avait l'air bizarre"...
Je lui réponds qu'il n'avait pas que l'air et qu'il est plutôt en forme... L'air aterré elle me répond, "me dis pas que ... il s'est ..." Elle a compris, alors morte de rire, je lui rejoue la scène du "musicien et ses grelots"...
Un peu plus tard dans la soirée, nous attendons d'entendre du bruit dans le couloir pour ressortir de la chambre, pour aller manger dans la mienne (Oui la cuisine de mon étage est plus accueillante). Pas d'exhibi en vue...
Nous allons signaler la présence étrangère à l'accueil et le veilleur nous dit que si cela se reproduit, il faudra revenir le signaler. Ok Roger, on fera ça !
Je raccompagne mon amie à sa chambre en fin de soirée, nous constatons de la lumière dans l'escalier de secours... Personne ne traîne jamais dans cette escalier... C'est sûr le "Furet" n'est pas loin, il rôde devant les étages et court dès qu'il voit de la lumière dans un couloir...
Mais il n'a pas dû nous voir, alors vite chacune rentre chez soi !

Le lendemain vers la même heure, j'avance à pas de loups dans le couloir du rez de chaussée en espérant que le Furet ne sera pas là, parce que bon d'accord je veux bien être sympa mais y a des limites à l'amitié !!! Arrivée chez mon amie, je ne constate pas la présence du joyeux drille. En entendant rentrer des voisines de mon amie, nous sortons leur raconter cette rencontre et leur dire de tendre l'oeil. Nous discutons dans le couloir quand la lumière s'allume dans l'escalier... Et tout à coup je vois une tête apparaître sur le côté de la baie vitrée : "Il est là, regardez" dis je en le pointant du doigt telle Julie Lescaut au coeur d'une filature. Branle bas de combat ! Nous allons prévenir l'accueil. Ils appellent les flics. La directrice de la résidence vient nous demander officiellement de rester dans le couloir "pour l'appâter". Super, je me demande jusqu'où devra aller notre dévouement !
Hélàs, le Furet n'est pas d'humeur badine (en même temps par ce froid, je consens qu'il ait du mal à exposer le matos) et a fui laissant repartir les policiers bredouille.

Le manège va durer comme ça plusieurs jours. Pour ma part je ne le recroise pas mais constate la lumière dans l'escalier à plusieurs reprises. D'autres filles l'aperçoivent mais apparemment il a troqué son costume d'exhibi contre celui de simple rôdeur (à croire que c'était une faveur spéciale pour moi...). L'italien de mon étage lui courra après, les flics iront jusqu'à se planquer dans les buissons mais rien à faire il court, il court le furet...
Puis ce sont les vacances de Noël. Le manque d'effectifs féminins à la résidence durant cette période aura sans doute eu raison de l'animal et l'aura définitivement découragé, car après la rentrée, nous ne l'avons pas revu.

Sacré Furet, il est passé par ici, mais l'histoire ne dit pas, si depuis, il est repassé par là !!!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

j'espere que tu n'es pas capable de m'identifier à nouveau !!!
j'ai changé depuis je ne me déshabille que dans l'initmité (quand je ne suis pas bourré)

* Naude * a dit…

Je ne reconnaitrai peut etre pas le musicien mais j'identifierai certainement les grelots... alors reste discret !