29.10.06

Les enfants sont formidables... ou pas !

Un après midi d'août 2005. Je travaille au centre de loisirs de ma commune et je m'occupe du groupe des Maternels (3-5 ans)... Ah, je vous vois déjà attendris, oui c'est vrai, ces p'tits bouts de chou sont craquants, pleins d'innocence, de dynamisme... Oui, ils vous congratulent, vous font des câlins, vous emmêlent les cheveux, vous touchent sans cesse avec leurs mains sales, mais ce sont des enfants alors forcément ils sont mignons... Sauf que parfois, ils ont beau avoir des têtes d'ange, vous ne les trouvez plus du tout mignons ! C'est ce qui s'est passé cet après midi là...

Il n'y avait que notre groupe au centre de loisirs, les autres étant partis en camping, à la piscine ou en sortie (la chance !!). Il faisait beau ce jour là (ça devient rare en août !) alors nous avions décidé de laisser les enfants jouer dehors un peu plus longtemps. Vers 14 h, un maternel vient me trouver pour me dire qu'il "veut pipi". Je l'accompagne donc et constate sur le chemin qu'il n'est pas le seul. Plutôt que de faire de nombreux allers-retours, je décide d'organiser un grand convoi avec tous les prétendants au trône, et les enfants assoiffés pendant que ma collègue reste dehors avec les autres...
Nous arrivons en ce lieu saint. Chacun fait ce qu'il a à faire, se lave les mains, boit, joue avec les robinets, tente de gaspiller le papier (ah , ces enfants)... Je suis à côté des lavabos quand soudain une odeur trouble mon nez. Ah oui, ça fouette vraiment ! Je comprends aussitôt que je vais passer un début d'après midi de m**** au sens premier du terme, car c'est sûr c'est ça.. L'expérience acquise me laisse présager le pire. Il est là...immiscé quelque part, le terrible et imprévisible CACA CULOTTE !!!

Me voilà partie en quête de l'auteur. Je délimite un périmètre "odorant", j'ai trois suscpects en vue. Je m'approche et leur demande "s'ils n'auraient pas par hasard une envie pressante" et jouant de mon côté psychologue et diplomate, j'ajoute "qu'il faut me le dire, que c'est pas grave si quelqu'un n'a pas pu se retenir".
Deux de mes suscpects me regardent avec de gros yeux genre "mais qu'est ce qu'elle raconte celle là" et ne semblent pas concernés. En revanche mon suspect principal regarde par terre, les mains derrière le dos avec un air coupable. Je lui demande donc de me dire et il reste dans son mutisme. Il faut bien que je sache. Pour en avoir le coeur net, je décide de soulever le haut du short et là... vision d'horreur. Il ne s'est pas loupé, (le porc, le porc, le porc...) Pouah, l'odeur qui s'échappe est immonde et je constate avec effroi qu'une grande surface du corps est touchée ! On a beau avoir l'habitude, là je suis prise d'un écoeurement intense et me rends compte que je ne m'en sortirai pas toute seule.

Je vais donc expliquer à ma collègue que "Houston on a un problème" et que à deux ce sera mieux... Branle bas de combat. Il faut faire remonter tous les enfants pour que l'on puisse les surveiller pendant nos opérations logistiques. Dans l'escalier qui mène à notre salle, ma collègue me regarde avec un air dépité et me dit d'un ton grave.
"Houston, jcrois qu'on a un autre problème". Pourquoi, mais pourquoi ! Pas de doute, on a une deuxième gagnante, les indices ne trompent pas.
Ca devient vraiment technique et même à deux, ca va être compliqué pour tout gérer en même temps. Je vais quémander de l'aide. C'est vite fait, il n'y a que le Directeur et son adjoint. Me voyant fort dépourvue, ils viennent en renfort.

Pendant ce temps, les autres enfants jouent à côté sans faire trop attention à ce qui se passe, mais c'est sans compter sur le p'tit Jimmy qui se met à hurler "euh c'est des bébés la fait tata dans la tulotte, BEBE, BEBE pffff"
Super ! J'ai plus qu'à faire taire Jimmy et croyez moi c'est pas chose facile.
Jimmy calmé, nous voilà parés au combat. Le directeur et son adjoint s'occupent du garçon. Moi et ma collègue de la petite fille. Le déshabillage n'est pas chose facile, (j'vous passe les détails mais je me demande encore comment un si petit corps peut produire autant...) on a enfilé les gants et mis les habits incriminés dans des sacs plastiques. Vient ensuite la douche, (tellement agréable...) puis le rhabillage avec des vêtements de rechange du centre. Pas facile d'accorder les couleurs, notre stock n'est pas des plus fournis. Enfin ca ira comme ça !

Un peu plus tard, le directeur et son adjoint se demandent quoi faire des affaires sales... On ne peut pas les rendre aux parents comme ça quand même. "Voilà madame, les vêtements de votre fils, ils ont macéré tout l'après midi..."
Au centre de loisirs, on a le sens de la qualité, alors on décide d'opérer un pré-nettoyage.
Mais c'est du nettoyage industriel !
Le Directeur et son adjoint vont passer un quart d'heure à "extraire" la saleté des vêtements à coup de tuyau d'arrosage, le directeur tenant le jet d'eau, l'adjoint les habits. Après séchage au soleil, ils me remettent les affaires enfermées dans des sacs.
Je leur pose alors la question qui me taraude... "Mais ont-ils pratiqué cette opération délicate et surtout où est tombée l'horrible mixture ???"
Et là ils m'annoncent "On a fait ça dans le potager, ca fera de l'engrais pour les tomates..."

C'est l'animateur Nature qui va être content !!!

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ahhhhh Jimmy !!!!! Il y en a tellement des comme ça !! En tout cas, j'ai encore bien rigolé et surtout ça m'a rapellé des souvenirs ...

* Naude * a dit…

Sacré Jimmy, je lui consacrerai un billet spécial un de ces jours...