7.12.06

A table ! avec les volaillers royannais...

Une fin d'après midi de juillet 2003. Avec trois de mes amies nous passons nos premières vacances ensemble. Pour l'occasion, nous avons loué un mobil home, que dis-je, un chalet (!) dans un camping près de Royan. C'est la classe et le confort absolu... Pas besoin de faire la queue avec notre rouleau de PQ, ou avec notre bassine de vaisselle sale. Les autres d'jeuns du camping nous envient notre terrasse et notre salon de jardin, mais comme on est sympa on les invitera à l'apéro ...

Au programme de nos vacances, farniente, bronzage, sorties et éventuellement rencontres. Petit inconvénient tout de même, nous sommes sans véhicule et donc un peu limitées dans nos déplacements. Mais comme on est des filles futées (en plus d'être sympa), nous allons gérer la semaine à pied, en car ou en taxi (la classe jusqu'au bout )!
La plage n'est pas trop loin du camping mais pas super proche non plus, alors on est quand même un minimum organisées (en plus d'être sympa et fûtées) parce qu'on fera pas demi tour pour aller chercher des trucs sous un soleil de plomb. Nous arpentons donc chaque jour le chemin vers la plage équipées de tout l'attirail des parfaites vacancières : tapis de sol, ballon les "101 dalmatiens" (y avait plus que ça à Carrefour, c'était ça ou Tarzan...) et l'indispensable glacière avec boissons fraiches et gâteaux pas fondus.

Nous profitons bien de la plage même si la population jeune et potentiellement intéressante n'est pas forcément présente. Mais pourquoi dans les séries y a-t-il toujours de nombreux éphèbes romantiques et cultivés prêts à tout pour vous proposer une balade au coucher du soleil et un morceau de guitare au coin d'un feu en regardant les étoiles....
Dans la vraie vie, si la chance est avec vous, il faut se contenter d'une bande d'alcooliques qui vous proposeront au mieux une Kro, et l'écoute du dernier Tryo ou du dernier Sniper (suivant les goûts) sur un vieux poste dont les piles lâcheront dans le quart d'heure...
Mais parfois tout de même, l'originalité peut être au rendez-vous. C'est ce qui s'est passé ce soir là.

Après avoir bien barbotté et parfait nos bronzages, nous nous décidons à rentrer vers notre luxueuse demeure. La répartition logistique de l'équipement habilement faite, nous nous mettons en route. Nous voilà sur l'esplanade qui surplombe la plage, je suis en train de me débattre pour vider le sable de mes tongs dans un mouvement très grâcieux comme vous devez vous en douter, lorsque nous voyons s'approcher de nous trois jeunes hommes avec le regard "des bêtes ayant repéré leurs proies".
Arrivé à notre hauteur, le cerveau de la bande nous offre une magnifique approche :
"Ouaich salut mesdemoiselles, tranquille, ca va ou quoi ?"
Je me demande vraiment à quoi peut bien servir le "ou quoi" dans la construction de cette phrase. Ou quoi, quoi ?
Enfin comme on des filles polies (en plus d'être sympa, fûtées et organisées, quasiment parfaites quoi) on répond que "oui ça va" (ou quoi).
S'ensuit une constatation de circonstance du deuxième jeune homme :
"Vous êtes en vacances les filles ?" (non, non on fait le tapin sur la plage avec notre glacière...)
"- Oui pour la semaine.
- Ah c'est bien ça, vous êtes venues seules ?"
Bon personnellement j'estime que quatre ça fait beaucoup pour être "seules" mais je comprends qu'il s'agit là d'un habile subterfuge pour savoir si nous ne serions pas venues par hasard avec parents ou petits amis.
"- Toutes les 4, oui.
- Et sinon les filles, vous faites quoi ce soir ?
- On sait pas encore"
On se mouille pas trop comme ça, mais on les casse pas totalement non plus, on sait jamais ils ont peut être un plan intéressant, une soirée sympa dont on ignorerait l'existence...
"Bon ben les filles maintenant vous savez. On vous invite à un barbecue."

L'intention est sympa, certes, mais se retrouver à un barbecue on ne sait où, avec des gens qu'on connaît ni d'Eve ni d'Adam et qui de plus, n'ont pas forcément l'air très catholique, ça nous laisse dubitatives...
"C'est tranquille, on fait ça bien, dans la baraque de ma tante"
On pense avoir trouvé la bonne excuse en disant que de toute façon on n'a pas de voiture mais ils nous répondent qu'on peut s'arranger...
Histoire de pas passer la nuit la dessus et d'aller éventuellement démarcher d'autres vacancières, le cerveau de la bande nous file un papier avec son numéro en nous disant de l'appeler si on venait.

Nous sommes prêtes à repartir quand le troisième jeune homme, dans un gran élan de générosité nous hurle :
"Allez faut venir, y'aura des escalopes pour tout le monde !"
Ah oui c'est vraiment tentant...

Malgré cet argument de poids, nous ne sommes finalement pas allées chez nos amis volaillers... mais grâce à nous, y'aura eu du rab' d'escalopes !!!

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour l'exotisme, je sentais le sable dans mes tongs...makgré la pluie environnante...
Que de rencontre, ou quoi, quel chance :D

Anonyme a dit…

Il est marrant ce blog :)

* Naude * a dit…

Et oui cher anonyme à quelques emcablures de l'hiver, il est bon de se rappeler l'odeur du sable (et des escalopes grillées...).

Merci tigrerouge c'est le meilleur compliment qu'on puisse faire à ce blog, c'est sa raison d'être...

Anonyme a dit…

Tout d'abord dans mon souvenir ils étaient 5,non?!!!!De plus n'est ce pas plutot "dans la maison à ma tante" car le jeune avait le sens de la grammaire!!!!Et enfin précision utile deux d'entre nous sont végétariennes donc le rab' d'escalopes aurait été de toute facon assuré!!
Aussi dis moi si je me trompe mais on les a quand même appellé apres pour dire non?!!!c'eatait une de tes idées!!

Anonyme a dit…

pourquoi un regard si sarcastique sur ces gentil jeunes hommes prévenant que tu croise sur la longue route de la vie

* Naude * a dit…

Ah ma pauvre Ju, ils étaient peut être 5, ma mémoire défaille sans doute, à 21 ans ca fait peur...

Cher trungpa, le sarcasme est ma seule arme pour lutter contre la fourberie masculine qui fait des ravages dans mes contrées...